samedi , 4 mai 2024
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Quelques jours avant la dissolution de l'Assemblée nationale, des députés AREMA projettent de destituer le gouvernement, à travers une motion de censure.

Une tentative de destitution du gouvernement

Cette fois, le parti présidentiel TIM a une bonne raison de vouloir, contre vents et marées, s’octroyer la majorité absolue des sièges au niveau de l’Assemblée nationale. Car, dans le cas contraire, le président Marc Ravalomanana, ni son gouvernement, ne serait jamais à l’abri d’une tempête de déstabilisation de la part des parlementaires. Ces derniers, en effet, conformément à la Constitution malgache, disposent de deux armes juridiques essentielles afin d’obtenir le changement au sommet du pouvoir Exécutif : la motion de censure pour avoir la démission du gouvernement, et la motion d’empêchement pour destituer le président de la République.
Une situation qui a conduit à un baroud d’honneur à la Chambre basse. Les députés AREMA, le parti de l’ancien président Didier Ratsiraka, tentent en effet, avant la dissolution de l’Assemblée nationale, dissolution qui sera effective à compter du 16 octobre, de destituer le gouvernement de Jacques Sylla en projetant de voter une motion de censure. Mais, dans le même temps, les députés malgaches ont pensé à leur législature, sur le point d’être écourtée, compte tenu de la conjoncture politique dans la Grande Ile. Une requête aurait été, en ce sens, déposée auprès de la Haute Cour Constitutionnelle. Laquelle requête viserait à obtenir de cette institution l’invalidation, pour inconstitutionnalité, du décret présidentiel portant dissolution de l’Assemblée nationale.

L’arrêt de la Haute Cour à ce sujet devrait, c’est le dernier souhait des députés AREMA, conduire à l’abrogation du décret présidentiel. Ce qui, naturellement, permet aux députés, au cours de l’actuelle législature, de ne pas être perturbés comme ils le sont déjà actuellement à la suite de la publication du décret sur la dissolution de la Chambre basse.

Sans pour autant être sûrs de l’entreprise, les députés prennent acte. Ils veulent la tête de Jacques Sylla, le Premier ministre malgache. Peu de chance cependant pour que le projet de motion de censure puisse aboutir. Il faudra, pour que Jacques Sylla démissionne, 100 députés pour adopter la motion de censure. Sauf que des partis proches de Ravalomanana, d’ores et déjà, sont montés au créneau afin de tuer dans l’½uf le projet de destitution du gouvernement Sylla. Ce qui n’empêche, en aucun cas, les parlementaires AREMA, de pester contre l’attitude du parti présidentiel, le TIM, à l’approche des législatives anticipées. Le parti au pouvoir serait en mal de candidats dans certaines circonscriptions électorales et bafoue la règle du « politiquement correct ». L’ambiance qui prévaut actuellement au niveau de l’Assemblée nationale constitue, dans tous les cas, une belle leçon pour le TIM. Sans obtenir la majorité absolue des sièges à l’Assemblée nationale, c’est à dire disposer d’au moins 80 députés sur les 160 qui siègeront à la Chambre basse, le nouveau pouvoir, à tout moment, risque de subir les conséquences néfastes des caprices parlementaires.