mercredi , 1 mai 2024
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L?UNDD et l?AFFA, 2 partis dits de la "troisième voie" adoptent une position ambiguë face au nouveau régime, position qui résulte de divergences internes.

Valse hésitation des partis présumés de l’opposition

Au moment où l’opinion tananarivienne est orientée par la presse vers la reprise de la vie économique et la tolérance en matière de politique, ce qui reste du parti Arema dit modéré s’active pour placer ses pions. D’autant que le gouvernement en place n’a pas encore tous les rouages de l’économie nationale entre ses mains. Pierrot Rajaoanarivelo et ses hommes attendent et ne savent que faire car la situation est des plus délicates. Vraisemblablement qu’un nouveau parti naîtra sous peu avec à sa tête des personnalités ayant appartenu au parti de l’Amiral et qui ne veulent plus être assimilé aux actes de sabotages et criminels des ultra-ratsirakistes. D’autres formations politiques, en son temps de l’opposition, ne savent non plus sur quel pied danser car l’apprentissage de l’opposition est assez ardu.

Le cas est flagrant pour l’Undd et de l’Affa. Les chefs, Albert Zafy et Emmanuel Rakotovahiny ne veulent pas s’aventurer dans une collaboration avec un régime qui ne dit pas encore son nom et qui ne leur inspire pas confiance. Une attitude apparemment proche de l’attitude de la Françafrique dont les discours et les manoeuvres ont été quelque peu court-circuitée par la diplomatie du président sénégalais, Abdoulaye Wade. Ainsi a-t-on voulu forcer la main de Wade et des Africains en faisant participer le président Albert Zafy aux discussions de Dakar II. Comme « le prof », soit dit Albert Zafy, n’a pu rejoindre Dakar, Jaona Ravaloson y a été dépêché pour le remplacer. Mais apparemment les stratégies et la position de la Françafrique n’ont pas convaincu si bien que les mêmes idées forces fondées sur le doute quant à la légalité et à la constitutionnalité de la victoire de Marc Ravalomanana sont toujours en filigrane des propos ou des thèses défendues par les zafistes.

Serge Zafimahova, un autre zafiste, prend le contre-pied, mais les propos ne cherchent qu’à produire les mêmes effets attendus par les tenants de la thèse de la Françafrique. Invité d’une semaine de l’hebdomadaire Lakroan’i Madagasikara le responsable du CDE (Club Développement et Ethique) soutient que la classe politique malgache est à géométrie variable. Il souligne que nous avons plutôt des mercenaires politiques qui mangent à tous les râteliers et il se positionne pour l’alternance sans pourtant convaincre ni attirer une partie de l’opinion.

Quant au président national de l’UNDD, Emmanuel Rakotovahiny, il a récemment exprimé son inquiétude et ses préoccupations quant à l’avenir économique du pays. Lui non plus ne croit pas trop en l’efficacité du régime qu’il trouve hybride et donc pas assez persuasif quant à un développement rapide de la nation. Son interview réalisé voici quelques jours par Madagascar Tribune n’a pas satisfait un certain nombre de cadres de son parti qui ont décidé de s’exprimer eux aussi. Samedi dernier au Motel Anosy, des membres du bureau politique du parti UNDD ont tenu – devant quelques journalistes triés sur les volets – à faire part au régime actuel leur point de vue. D’une manière générale, ces huit membres du bureau politique de l’UNDD décident de faire fi des positions de leur président national. On se demande dans quelle proportion le président national et/ou les huit membres du bureau politique ont l’appui de leur base.

N’empêche que les huit UNDD du Motel Anosy ont manifesté à l’égard du régime Ravalomanana-Sylla, leur volonté de souscrire au programme de développement rapide prôné aujourd’hui. D’autant que le régime reste toujours ouvert à toutes sortes de ralliement tout en manoeuvrant pour bien s’asseoir et ainsi pouvoir concrétiser le développement rapide tant attendu par la population. Un régime transitoire disent beaucoup d’analystes politiques car on ne peut accorder trop de crédit au gouvernement Sylla. Appréhendant d’ailleurs les risques de déstabilisation de son gouvernement, Sylla s’est fait nommer secrétaire général du nouveau parti qui vient d’être créé, le TIM.