lundi , 20 mai 2024
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Les partis et les présidentiables sont dans le starting-block pour une probable imminence de l’élection présidentielle. Pierrot Rajaonarivelo pourrait rouler sans l’Arema, tandis que l’Avi pousse Andry Rajaolina. Monja Roindefo affiche ses ambitions.

Vie de parti : les présidentielles en vue

Pierrot Rajaonarivelo, l’un des premiers exilés à revenir au pays est un candidat presque naturel à la prochaine élection présidentielle. Le secrétaire national de l’Arema a envoyé un signal fort en jetant l’éponge pour cette fonction qui lui est contestée. Le parti rouge est devenu plus un boulet qu’un atout pour l’ancien vice-premier ministre. Pierrot Rajaonarivelo n’a pas pris le risque de devoir disputer son « investiture » en tant que candidat à l’élection présidentielle.

Le Secrétaire national de l’Arema veut bien remettre les rennes du parti à son fondateur. « Légaliste », Pierrot Rajaonarivelo souhaite soigner la forme. La démission sera faite officiellement dans le cadre du congrès. Ce dernier sera déterminant pour le parti de l’Amiral car soit, son unité sera à toute épreuve, soit il y a une scission. L’aile Rajaonarivelo qui est la plus militante, d’un côté, les fidèles lieutenants de Didier Ratsiraka, d’un autre côté, vont-ils devenir des adversaires dans le cadre de la course à la magistrature suprême.

En tout cas, dans le camp de l’Amiral, aucun présidentiable ne se démarque. L’ancien président toujours affûté malgré le doute sur son état de santé serait même tenté d’abandonner sa retraite dorée à Neuilly, le quartier huppé parisien, pour tenter de regagner Iavoloha. On voit mal Didier Ratsiraka donner sa bénédiction à un Pierrot Rajaonarivelo qu’il a presque renié. Tout reste toutefois possible si le parti veut mettre toutes les chances de son côté au-delà de la question de personne.

Ce qui est sûr, c’est que l’Arema ne croisera pas l’Avi sur la route d’Iavoloha. Le parti de Norbert Lala Ratsirahonana a retenu les leçons du cuisant échec de 2006. Il espère toutefois être dans le bon wagon en roulant pour Andry Rajoelina. L’ancien ministre Jean Jacques Rebenirina paraît encore trop tendre pour entrer dans l’arène tandis que le vice-président du parti, l’ancien sénateur Sylvain Rabetsaroana tarde à franchir un cap. L’Avi veut se concentrer sur les élections législatives et communales où il rencontre un certain succès.

Le Monima de Monja Roindefo a vu son potentiel considérablement remonté depuis que celui-ci a contribué au renversement du président Ravalomanana et accédé à la fonction de premier ministre de la transition. Oublié le cinglant 0,001% lors de l’élection présidentielle de 2006.  Monja Roindefo avait comme excuse son retrait volontaire de la course et l’absence de bulletins en son nom dans les bureaux de vote. En 2009, il récidive en annonçant de manière précoce sa possible participation aux présidentielles de 2010.

Les ambitions affichées de Monja Roindefo suscitent des interrogations sur les intensions des différents partis qui composent les Forces du changement, la coalition en faveur de Andry Rajoelina. Le leader Fanilo n’a pas un présidentiable indiscutable et pourrait présenter un candidat non membre du bureau politique. Une alliance avec Andry Rajoelina est plus probable pour ce parti orphelin de son illustre fondateur Herizo Razafimahaleo. Le parti AME de Clément Ravalison sera lui aussi sur la ligne de départ avec peut-être à ses côtés des candidats originaux comme le chanteur-philosophe Vahombey. Et d’autres encore si jamais le bulletin unique est adopté.