lundi , 20 mai 2024
enfrit
Cinq anciens proches collaborateurs du président Marc Ravalomanana sont accusés par la HAT d’être les commanditaires des récents actes de violence dans la capitale. Leur nom a été dévoilé au grand jour.

Violence à Antananarivo : la condamnation avant le procès

Tels les bandits de grand chemin dans des bandes dessinées, cinq collaborateurs de Marc Ravalomanana sont désormais dans le collimateur de la Haute Autorité de la Transition. Leur nom et leur photo sont étalés au grand jour, en première page des journaux.

C’est une véritable condamnation avant le procès que devront subir Raharinaivo Andrianantoandro, ancien député et ancien président du TIM, Andry Ralijaona, ex-Secrétaire général du MAP, au sein de la présidence de la République,  Mejamirado Razafinihary, ancien ministre, Henri Rabesahala, Responsable du volet Bonne gouvernance à la présidence, et Henri Razakariasy, ancien Secrétaire général du ministère des Finances et du budget, et ministre du même département dans le gouvernement de Manandafy Rakotonirina. 

Ces cinq anciens proches du président en exil sont présentés par le ministre de la sécurité intérieure, Organès Rakotomihantarizaka, comme étant les principaux artisans des projets d’attentat à la bombe artisanale et de l’attaque récente de la chaîne Viva, appartenant au président de la HAT. Une attaque ayant fait deux morts. 

Tout naturellement, les individus concernés ont nié leur implication dans les actes de violence qui ont secoué la capitale. 

De même, les leaders du mouvement légaliste, en faveur de Marc Ravalomanana, ont tenu à spécifier que les partisans du président ont opté pour des manifestations pacifiques. Ils ont même condamné les actes de violences survenus dans la capitale, tout en rappelant qu’ils en ont été également victimes. Car, la nuit du 18 juillet, des militaires armés ont saccagé le lieu de manifestation des partisans de Marc Ravalomanana, au Magro Ankorondrano, réquisitionnant chaises, brulant des banderoles et des affiches à l’effigie du président. 

Pour montrer leur bonne foi, Raharinaivo Andrianantoandro et Mejamirdo ont annoncé au lendemain de l’annonce du ministre de la Sécurité intérieure qu’ils vont se rendre aux autorités. 

L’étau semble se resserrer autour des leaders du mouvement légaliste. Ils sont de plus en plus nombreux à devoir passer un temps derrière les barreaux. D’autres sont en cavale depuis des mois. Tandis que la crise perdure. 

La HAT, au motif que les violences sont inadmissibles, a décidé de boycotter les négociations d’Addis-Abeba, programmées le 22 juillet. Une attitude qui ne pourra que compliquer la situation. Il sera illusoire en effet de penser à un éventuel compromis dans les prochaines semaines.