samedi , 27 avril 2024
enfrit
C’est un endroit où il ne fait pas bon vivre, mais qu’un peu plus de mille individus ont toutefois choisi, faute de mieux. « La Réunion kely » est un « quartier » spécial du centre de la capitale, Antananarivo, longeant le canal d’évacuation d’eaux usées, Andriantany. Ils vivent dans la précarité mais ils n’ont pas le choix.

Vivre et mourir à « La Réunion kely »

Clarisse vit là depuis 2010. En raison de la crise qui a secoué le pays. Elle travaillait auparavant dans une entreprise agroalimentaire qui, depuis, mi-2009, a mis la clé sous la porte. Après quelques mois de problèmes et de cache-cache avec son ancien propriétaire pour les loyers impayés, elle était obligée de s’en aller, avec son mari, chômeur également, et ses trois enfants. Clarisse fait partie des 500 nouveaux arrivants à « La Réunion kely » depuis le début de la crise, en 2009.

Ceux qui sont là depuis dix ans ont remarqué un fait inquiétant. On enregistre un décès par mois à « La Réunion kely ». C’est logique, compte tenu de la précarité des conditions de vie sur place. Il n’y a même pas de toilettes publiques utilisables à proximité. Les gens vivent dans des toiles ou des abris de fortune construits avec des matériaux rudimentaires. La plupart des habitants de « La Réunion kely » vivent de la vente d’objets récupérés dans des bacs à ordures. Ce qui leur permet de subvenir à un minimum de besoin. Mais, tout naturellement, c’est la précarité qui prévaut. La diarrhée et la fièvre typhoïde sont les maladies les plus fréquentes.

« La Réunion kely » a été à un certain temps assaini. Le lieu a été complètement nettoyé vers 2004 mais depuis 2008, la situation a de nouveau changé. En 2009, il y avait environ 500 personnes à « La Réunion kely ». Aujourd’hui, on y dénombre un peu plus de 1000 personnes dont de nombreux enfants, représentant quelque 200 familles.