dimanche , 5 mai 2024
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25 octobre 2013, jour J. Les Malgaches sont allés voter, pas spécialement en masse, mais avec une certaine conviction. Le délai imparti à la Commission électorale a été trop serré pour prétendre à approcher la perfection. « Sécurisé », c’est le mot que la présidente de la CENIT a évoqué des dizaines de fois la veille du scrutin, tout en reconnaissant que certains citoyens ne pourront pas voter s’ils ne figurent pas sur la liste électorale.

1er tour des présidentielles : un scrutin dans le calme, mais dans la pagaille

Habitués à recevoir leur carte électorale chez eux, les électeurs n’ont pas tous fait l’effort d’aller la récupérer au bureau du Fokontany. Le jour du scrutin, c’est un peu la pagaille à cause de l’absence d’une disposition stricte, officielle et unique pour régler le problème. Certes, la CENIT a recommandé au responsable du quartier d’occuper une salle pour accueillir les électeurs qui veulent récupérer leur carte électorale pour voter. Certains Fokontany ont attendu leurs électeurs dans leur bureau.

Une table au milieu de la cour d’un établissement scolaire public qui accueille les bureaux de vote, un attroupement d’une bonne cinquantaine de personnes, des électeurs sommés de chercher dans les piles leur carte électorale… Quelques esprits s’échauffent en apprenant qu’ils n’ont pas le fameux sésame. « Allez directement dans votre bureau de vote et demandez si votre nom figure sur la liste », conseille un officiel. « Dans quel bureau de vote, il y en a plusieurs ici », rétorquent désabusés les concernés.

Il fallait beaucoup de volonté pour accomplir son devoir en cette journée du 25 octobre. Nombreux sont ceux qui sont rentrés bredouilles. Comment expliquer une telle défaillance dans l’organisation dans la capitale. Déjà, la région Analamanga a été traitée en dernier de par sa proximité avec le siège de la CENIT. L’acheminement des matériels de vote a nécessité une logistique lourde et l’accompagnement par une personne mandatée par la Commission électorale. Ce qui a réduit le délai pour dispatcher au niveau des Fokontany et de distribuer les cartes électorales.

La mobilisation citoyenne n’était pas suffisante pour compenser les retards. « Nous n’allons pas voter puisque nous n’avons pas reçu notre carte électorale et n’avons eu pas le temps de la récupérer », se désole un père de famille. L’impact de ces problèmes organisationnels sur le taux de participation aurait-il eu une incidence sur certains ballotages dans un premier tour à 33 candidats ? De même, les cartes d’électeur adressées à des personnes décédées risquent-elles d’être utilisées frauduleusement par un autre. Des contestations ou des plaintes feront-elles suites aux critiques ?

La CENIT a payé ses efforts dans la sécurisation du processus électoral. L’acheminement, le stockage et l’ouverture des packages de matériels électoraux ont focalisé toutes les attentions que le suivi auprès des districts et des Fokontany pour la distribution des cartes d’électeur n’a plus été une priorité malgré l’interpellation des médias.

Les premières réactions des observateurs électoraux, nationaux et internationaux, ainsi que celles des candidats semblent souligner une satisfaction par le simple fait que le scrutin pour le premier tour de l’élection présidentielle ait bien eu lieu le 25 octobre 2013 sans incident majeur sur le déroulement des votes.

Le meurtre d’un chef de fokontany dans un bureau de vote à Benenitra dans le sud du pays n’avait rien à voir le scrutin. L’homme avait été pourchassé par des « dahalo » et pensait trouver refuge au bureau de vote qu’il allait rejoindre pour l’ouverture. Il a été exécuté par un repris de justice dont le mobile serait, selon le Secrétaire d’Etat à la Gendarmerie, le règlement de compte.