samedi , 20 avril 2024
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Le rapport du PNUD concernant la situation de la pauvreté à Madagascar en 2011 a officialisé un fait qui a été jusqu’ici relativisé à coup de propagande. Le pays a souffert de la transition illégale à cause de la suspension des aides et financements extérieurs. Si la HAT prétendait avoir bien géré le pays avec le minimum nécessaire, la population subit de plus en plus l’effet d’une économie sans croissance et d’une sanction invisible.

2009-2011 : la transition illégale a appauvri Madagascar

Madagascar s’éloigne des objectifs du millénaire pour le développement. Le taux de pauvreté atteint les 76% en 2011, soit 8% de plus qu’en 2008. Ce taux concerne les habitants vivant avec moins de 1 dollar par jour. Le pays était pourtant sur la bonne voie pour atteindre ces objectifs de développement par le biais du programme Madagascar Action Plan.

Avant la crise politique, la situation était particulièrement favorable dans trois domaines. Il s’agit de l’éducation pour tous, de la lutte contre le sida, de la santé de la mère et des enfants. Le changement anticonstitutionnel de gouvernent survenu début 2009 a tout compromis. 498 mères décèdent après un accouchement pour 100 000 naissances vivantes. 42 000 enfants de 6 à 12 ans quittent l’école. Quoi qu’en dit l’autorité de fait, la suspension des aides extérieures a pesé lourd sur le niveau de vie des malgaches.

L’Etat a les moyens de tourner avec le minimum vital grâce à ses ressources propres. Seulement, les 70% du budget des investissements sont habituellement assurés par les aides et financements extérieurs. La mauvaise performance économique du régime de la HAT est donc compréhensible d’autant que la crise mondiale plaide en ses faveurs. Par contre, sur le plan social, le verdict est plus que défavorable.

La représentante résidente des Nations-Unies à Madagascar a révélé que le taux de malnutrition à Madagascar est le plus élevé en Afrique. « C’est pire que dans les pays du Sahel », tranche Fatima Samoura. Sur le plan mondial, seul Afghanistan et Haïti font pire que la grande Ile en matière de nutrition. La guerre et l’instabilité politique pour l’Afghanistan, des catastrophes naturelles après la guerre pour Haïti, quelles raisons pour Madagascar ? Il n’y a pas de guerre, pas de paix non plus.

Pour les Nations-Unies, la résolution de la crise politique avec le retour à l’ordre constitutionnelle est la seule voie pour sortir de cette difficulté. « On n’aura pas un gouvernement internationalement reconnu avant les élections », a déclaré Fatima Samoura. Le présumé gouvernement de consensus du tandem Rajoelina-Vital ne serait-il pas « reconnaissable ». Les aides internationales continueront à défaut de financements extérieurs.

Les Nations-Unies ne veulent pas sanctionner le peuple malgache. « Nous avons décidé de prolonger de commun accord le cadre de collaboration jusqu’en 2013 », a annoncé la représentante-résidente. Les partenaires internationaux de la Grande Ile ont choisi cinq domaines d’intervention, à savoir la gouvernance, la solidarité, les infrastructures reliées et les secteurs à forts potentiels, l’éducation et  le planning familial. En deux ans de transition, Madagascar a retrouvé son statut d’un des pays les plus pauvres du monde.