samedi , 20 avril 2024
enfrit
Le président Ravalomanana a rassuré ses partisans et les manifestants légalistes sur son retour au pays malgré une condamnation de fait prononcée par un tribunal. Il a nié toute valeur juridique de la condamnation d’un chef d’Etat par un tribunal de première instance.

Affaire Air Force One 2 : Marc Ravalomanana ne se sent pas condamné

La réaction de Marc Ravalomanana a été très attendue par ses partisans au lendemain du jugement à polémique prononcé par le tribunal de première instance d’Antananarivo à son encontre. Le président élu a tout renié en bloc, se contentant de signaler l’incompétence du tribunal et de la Cour constitutionnelle à juger une telle affaire. Il a souligné l’absence de l’indépendance de la justice et le non respect de l’Etat de droit à Madagascar actuellement.

Les observateurs sont par ailleurs étonnés de la stratégie de la HAT pour attaquer le président Ravalomanana sur le terrain de la justice. La première affaire jugée est certainement celle dans laquelle le chef de l’Etat est le moins coupable, si culpabilité il y a. Autour de l’achat d’un avion présidentiel ont été greffées des accusations peu évidentes comme le conflit d’intérêt, le favoritisme et le détournement de fonds. L’appareil Air Force One appartient bel et bien à l’Etat malgache.

Cette maladresse dans ce qui peut être qualifiée de stratégie judiciaire est pourtant justifiée. Le gouvernement de transition n’a pas le temps d’organiser un procès, vrai et équitable. L’affaire Air Force One 2 est la seule à pouvoir être jugée sur le champ, sans enquête ni audition de témoins pouvant différer le jugement. Cette course contre la montre imposée à la justice a pour but de prendre de court le président Ravalomanana qui insiste sur l’imminence de son retour au pays. Il fallait une condamnation pour avoir un mandat d’arrêt au plus vite.