jeudi , 28 mars 2024
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Le marché d?Analakely, le Zoma, dit-on, fut, auparavant, le plus gigantesque marché à ciel ouvert du monde. Mais depuis lors, des marchands ont été déplacés, tandis que ceux des pavillons aimeraient immortaliser la notoriété de ce lieu public.

Analakely : des commerçants veulent immortaliser la légende

Sans vouloir s?ériger en organisateur d?événement commercial, comme il en existe beaucoup actuellemement à Madagascar, les commerçants des pavillons d?Analakely, le marché traditionnel à ciel ouvert de la capitale malgache avaient décidé de tenir une semaine de « solde », du 22 février au 1er mars. Histoire de redynamiser, dans un contexte de concurrence très rude avec des commerçants asiatiques, dont des chinois surtout, ce lieu traditionnel d?échange et de commerce.


Une semaine de braderie permettra, dans le même temps, aux commerçants des pavillons d?Analakely de prouver le contraire de ce que le public pense généralement d?eux : que leurs marchandises sont accessibles au grand nombre. Et, au plan culturel, la braderie d?Analakely constitue une occasion de revaloriser cet espace public. Car, depuis une soixantaine d?années, les pavillons, comme des milliers de cartes postales l?attestent, comptent parmi l?essentiel du patrimoine architectural d?Antananarivo, la capitale malgache. Sans oublier que là, auparavant, avait lieu tous les vendredis ? d?où l?appellation « zoma » qui veut dire vendredi en malgache ? ce qui aurait été le plus grand marché à ciel ouvert du monde.


Etant le propriétaire des lieux, la Commume urbaine d?Antananarivo, loue les pavillons à des commerçants privés. Lesquels, depuis octobre 1960, au lendemein de l?indépendance, sont regroupés au sein d?une association dénommé FIMPAVA. Durant une semaine, à l?exception des marchands de produits alimentaires, les membres proposent une réduction de 15% à 75% du prix de leurs articles. Une réduction qu?ils espèrent, dorénavant, pouvoir appliquer, toujours dans le cadre d?une manifestation de ce genre, trois fois par an. D?autant que, comme le président de l?association, Rakotonirina Claude, le précise, beaucoup d?entre ces commerçants des pavillons d?Analakely participent déjà, régulièrement, à des événements de « braderie » organisés par des tierces à Antananarivo et qui, immanquablement, draînent la foule.


L?événemement, sans doute, ne sera pas que commercial, étant entendu qu?il permettra d?attirer les regards sur ce qui reste du Zoma. Des travaux de réhabilitation, au cours des dernières années, se sont avérés nécessaires sur les quelque 820 pavillons d?Analakely. Et la mairie d?Antananarivo n?a pas failli à son devoir. Les pavillons, en effet, avaient été construits, sous l?époque coloniale, en 1935. Mais ils rendent, aujourd?hui encore, très jaloux les rares architectes et urbanistes malgaches, tout comme les historiens.