vendredi , 26 avril 2024
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Contrairement à ses partisans, le président de la Haute Autorité de la Transition a ménagé la Communauté de développement de l’Afrique Australe (SADC) à son retour à Madagascar, malgré le revers qu’il devait essuyer au siège de l’ONU.

Andry Rajoelina disculpe la SADC

Certains s’attendaient à un discours incendiaire de la part du président de la HAT, Andry Rajoelina, à propos de la SADC, mais ils se sont trompés. A sa descente d’avion, après une dizaine de jours de mission à New York et à Paris, Andry Rajoelina a préféré vilipender « le groupe de dictateurs africains » qui auraient peur de l’exemple malgache, et qui seraient les instigateurs du « blocus » au siège des Nations Unies.

Pour le président de la HAT, c’est ce groupe de chefs d’Etat qui était derrière la motion d’ordre qui l’a empêché de prendre la parole à la tribune de l’ONU. La SADC a été ainsi épargnée de ses critiques, alors que depuis quelques jours les partisans de la HAT à Madagascar sont très remontés contre le groupement régional. 

Les Forces du changement, regroupant des partis politiques qui soutiennent Andry Rajoelina, ont montré du doigt la SADC après l’incident de New York et prévoient même d’empêcher des représentants du groupement d’entrer à Madagascar. 

Le Leader Fanilo, un parti représenté également au sein de la HAT, préconise le refus de visa à des représentants de la SADC qui souhaitent participer à la réunion des médiateurs internationaux prévue le 6 octobre à Antananarivo.

Des partis politiques proches de la HAT ont même déjà prévu de manifester avec des banderoles à l’aéroport international d’Ivato lors de l’arrivée des médiateurs internationaux. A leurs yeux, en empêchant Rajoelina de monter à la tribune de l’ONU, les pays membres de la SADC ont porté atteinte à la souveraineté de la Grande Ile.

Pour sa part, Andry Rajoelina était plutôt prudent. Sans doute, sur conseil de ses collaborateurs à Paris, où il a séjourné après le revers de New York, le président de la HAT a préféré ménager la SADC. Andry Rajoelina a affirmé en effet avoir rencontré des personnalités importantes à Paris, sans plus de précision. 

C’est sans doute à contrecœur, pour honorer le conseil de ses amis Français, que Rajoelina a épargné la SADC de ses critiques. Ce groupement africain participe activement en effet aux efforts de médiation pour sortir Madagascar de la crise politique actuelle. Le médiateur désigné par la SADC, l’ancien président Joaquim Chissano, était parmi les principaux artisans de la réussite du premier sommet entre les quatre chefs de mouvance qui a abouti à la signature des accords de Maputo.  Mettre en quarantaine la SADC ne peut que nuire davantage à l’image de la HAT déjà pas très reluisante sur le plan international. Et Andry Rajoelina l’a compris.