mardi , 7 mai 2024
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Le départ à l’étranger en catimini du chef de l’autorité de fait a alimenté les conversations sur les raisons du déplacement et la destination. Andry Rajoelina voyage en famille et a projeté de se faire une petite virée en Amérique, le pays qui le traite ouvertement de putschiste. Finalement, les touristes de la HAT ont trouvé mieux faire en France malgré leur visa d’entrée aux Etat-Unis. Ambohitsorohitra devait publier un communiqué sur le déplacement mystère et démentir les journaux.

Andry Rajoelina oublie les Etats-Unis au profit de la France

Oui, Andry Rajoelina pouvait se rendre aux Etats-Unis mais ne s’y est pas rendu de son propre chef. La présidence de la HAT devait rectifier les « allégations gratuites et sans fondement colportées par une certaine presse » selon laquelle le chef de l’autorité s’est vu refuser un visa. C’est une autre occasion de dénigrer cette presse non complaisante. « Andry Nirina Rajoelina a bel et bien reçu un visa d’entrée et de séjour aux Etats-Unis. Lequel visa est clairement apposé sur son passeport diplomatique ».

Les malgaches savent maintenant où voulaient se rendre leur chef qui a quitté le pays dans une discrétion devenue suspecte. Veut-il toujours aller en Amérique ? Le communiqué de son palais est laconique sur le sujet. « Pour des convenances purement personnelles, il (Andry Rajoelina) s’est rendu en France dans le cadre d’un voyage privé ». Ce n’est pas à titre de père de famille qui emmène ses enfants passer des vacances à l’étranger que le présumé chef d’Etat est venu évoquer avec le président de la première organisation internationale alliée de la HAT la manière d’organiser des élections unilatérales mais plus ou moins crédibles.

Le Secrétaire Général de l’Organisation Internationale de la Francophonie (OIF), Abdou Diouf, a promis à Andry Rajoelina « d’apporter des soutiens conséquents dans les préparatifs et dans l’organisation des élections futures à Madagascar ». Avant même la reconnaissance internationale du régime transitoire, l’OIF va envoyer incessamment des experts pour former des informaticiens malgaches sur l’utilisation d’un logiciel hautement performant dans l’élaboration et la confection des listes électorales.

La HAT essaie de promouvoir le logiciel « qui, à tout moment, pourra dégager toutes les informations, utiles et nécessaires, touchant chaque électeur ». Rien d’exceptionnel jusque-là, car il s’agit d’une simple requête dans une base de données. Il y a plus intéressant : « le même logiciel pourra également aligner, après quelques heures seulement de la clôture d’un scrutin électoral, les résultats provisoires ». Pourquoi pas.

La solution technique arrive un peu tard puisque l’autorité de fait a annoncé la clôture de la liste électorale, du moins le recensement, pour le 31 juillet 2011. Le recours à ce logiciel ne peut effacer l’absence de solution politique. Si la HAT persiste à organiser des élections unilatéralement sans passer par une transition démocratique, on voit mal la communauté internationale, à part la France et l’OIF « co-organisatrices » des scrutins, accorder sa reconnaissance parce qu’un super logiciel a été utilisé.

« Ce logiciel a déjà été utilisé lors des élections récemment organisées et tenues au Niger et a conforté, aux yeux de la Communauté internationale, le bien fondé de ses performances ». La HAT serait amenée à miser sur la performance technique pour prétendre organiser des élections libres, transparentes er crédibles. Et si ce n’était pas « acceptées par tous » !  La HAT annonce la venue de l’Equipe de Médiation Internationale de la SADC pour préparer la cérémonie de signature officielle de la Feuille de route – amendée – qui se tiendra en début de la première semaine du mois d’août 2011. Tous les signataires seront-ils là ?