Andry Rajoelina pour une armée unie derrière la Transition

C’est grâce à l’armée que Andry Rajoelina a pris le pouvoir à Madagascar. Ce sera grâce à elle qu’il y restera. Le jeune président de la Transition a compris qu’il lui faut une armée réunifiée et motivée pour perdurer au pouvoir, alors que la crise de 2009, comme celle de 2002, a sévèrement divisé les hommes en uniforme.

Des anciens collaborateurs de Marc Ravalomanana ont participé aux assises militaires, au centre de conférence internationale d’Ivato, les 27 et 28 mai, en signe de solidarité envers les frères d’armes, pour ne citer que l’ancien ministre de la défense, le vice-amiral Mamy Ranaivoniarivo, ou encore l’ancien Premier ministre, le général Charles Rabemananjara. 

Et pourtant, signe encore flagrant de la division au sein de l’armée, les généraux qui ont fait couler beaucoup d’encre au cours des derniers mois n’étaient pas présents sur le lieu des assises, pour ne citer que l’ancien Directeur de la sécurité présidentielle, Raoelina, et l’ancien Chef de l’état-major général de l’armée, Rasolomahandry. Les deux hommes sont actuellement sous le coup d’un mandat d’arrêt. 

Autre signe de division, le sort de deux colonels, Ramanandraibe et Harijaona, proches collaborateurs du Premier ministre des légalistes, Manandafy Rakotonirina, ne semblaient pas non plus préoccuper les autres officiers qui ont participé aux assises. Les deux colonels sont incarcérés à la maison de force de Tsiafahy, destiné aux grands criminels, après avoir été arrêtés par les militaires sous les ordres de la Transition.

Fait curieux, en outre, des officiers anonymes ont publié un communiqué à la veille des assises pour dénoncer justement les attitudes des mutins qui ont permis à Andry Rajoelina de prendre le pouvoir en mi-mars.

N’empêche, l’équipe de Rajoelina souhaite une armée unie derrière la  Transition. Une hausse de salaire est même prévue pour la « grande muette » avant fin juin, affirme le président de la Haute Autorité de Transition. Une reconnaissance sans doute pour service rendu. Et un clin d’œil face à un avenir politique pas nécessairement reluisant.