samedi , 20 avril 2024
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A la veille de la reprise des négociations sous l’égide de la communauté internationale, Andry Rajoelina revient à la raison. Le jeune président de la HAT veut bien appliquer les accords de Maputo après avoir consulté les forces politiques qui le soutiennent, l’armée et la société civile. Il est prêt à lâcher le gouvernement mais veut rester maître à bord en tant que « premier responsable des 20 millions de malgaches ».

Andry Rajoelina veut présider la transition dans le cadre des accords de Maputo

Accord de Maputo ou pas, Andry Rajoelina revendique qu’il est le « président » de Madagascar, rappelant même qu’il a prêté serment. Sa position au sommet de l’Etat est un « acquis » que celui qui a pris le pouvoir avec l’aide d’une faction de l’armée ne veut pas lâcher. Andry Rajoelina veut donc lâcher le rôle de chef du gouvernement de transition à un premier de consensus et dit être prêt à écouter les propositions des trois autres mouvances. Il désavoue finalement Monja Roindefo qui s’est accroché à son poste causant un sérieux blocage de l’application des accords de Maputo.

Andry Rajoelina a-t-il compris l’enjeu ou suit-il aveuglement les conseils jusqu’ici peu judicieux de son entourage politique. Entre mauvais conseils et pression, il n’y a pas tellement de différence. Andry Rajoelina est tenu à s’accrocher à son fauteuil là où il n’a jamais été reconnu malgré la bénédiction d’une haute Cour Constitutionnelle sommée de prendre acte du changement de pouvoir. Il ne revient donc pas sur son coup d’Etat par ordonnance et veut garder le plein pouvoir en tant que président. 

Or les accords de Maputo donnent le premier rôle au chef du gouvernement de transition. La primature reviendrait de droit à la mouvance Rajoelina en tant que chef de l’opposition qui a renversé le président élu. Le titre de président de la transition ne devrait être que protocolaire. C’est ainsi qu’il est réclamé légitimement par la mouvance Ravalomanana qui est le président déchu. 

Pour mieux comprendre, l’on peut revenir à un schéma proche de la vraie transition, la seule prévue par la Constitution. Une personnalité issue de la mouvance Ravalomanana, qui peut être Yvan Randriasandratriniony, le dernier président du Sénat et aussi celui du parti TIM, à la tête de l’Etat et Andry Rajoelina chef de l’opposition à la commande du gouvernement. C’est sans compter l’ambition du TGV de gouverner sans autre mandat que celui qu’il a demandé aux manifestants. 

Comme le premier ministre de la transition n’aura pas le droit de se présenter aux prochaines élections, il est assez compréhensible que le jeune Andry Rajoelina préfère garder son trophée de président. Pour cela, il insiste à ce que le référendum constitutionnel passe avant les élections, espérant faire voter une nouvelle constitution en rabaissant l’âge minimum du candidat. « Mon souhait est que pour la célébration du 50ème anniversaire de notre indépendance, le 26 juin 2010, nous avons déjà un nouveau président dans la 4ème République », dit-il. 

Le plus dur sera pour Andry Rajoelina de faire plus que le rôle protocolaire voué au président de la transition s’il peut s’imposer comme tel à défaut de consensus. Il définit lui-même la mission du régime de la transition en quelques points : assurer la continuité de l’Etat, maintenir l’ordre et la sécurité et préparer les élections. Certes avec un pouvoir amoindri, il aura l’avantage de grandir avec le pouvoir et faire une précampagne électorale pour devenir le plus jeune président élu du pays à seulement 36 ans, en 2010.