vendredi , 26 avril 2024
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La date « fatidique » du 20 mai 2011 approchant, le chef de l’autorité de fait multiplie les démarches de lobbying pour valider son pouvoir et l’élection qu’il va s’organiser. Décomplexé sur le plan diplomatique, Andry Rajoelina continue les périples à l’étranger, misant sur l’amalgame entre la révolution arabe et le coup d’Etat militaro-civile de 2009. S’il n’a pas été reconnu président de la transition, le maire élu d’Antananarivo compte l’être en tant que président d’une république qu’il a façonnée à sa mesure.

Andry Rajoelina veut se faire élire en 2011

Ses récentes sorties à l’étranger a conforté Andry Rajoelina dans un unilatérisme désormais favorisé par la feuille de route Simao. « Il n’y aura plus de rencontre de haut niveau » entre les quatre chefs de file de mouvance » a réitéré le chef de l’autorité malgache. Les deux anciens présidents de la république sont frappés d’interdiction d’entrée dans le pays, visés par un NOTAM de l’aviation civile. Andry Rajoelina s’impatiente. « C’est l’heure de l’action, de la concrétisation de l’application de la feuille de route », a-t-il déclaré. En face, l’opposition menée par l’ancien président albert Zafy affirme que le mandat de la HAT a été expiré en mars 2011.

Andry Rajoelina a été incapable de tenir son engagement de finir la transition en 24 mois. En attendant, il trouve un alibi dans les dispositions transitoires d’un référendum unilatéral et personnalisé pour faire de lui un chef d’Etat légal et quasiment élu. La reconnaissance internationale n’a pas suivi. Il faudra au chef d’Etat maire élu passer le test de l’élection présidentielle. Andry Rajoelina doit encore convaincre car même s’il est certain de se faire élire, il n’est pas assuré d’être reconnu.

« Il faut assurer l’organisation des élections cette année », a martelé le chef de l’autorité. « Nous allons entamer la 4ème année de la transition » en 2012, dit-il conscient d’avoir dépassé son mandat de deux ans après le coup d’Etat et de perdre un peu plus de crédibilité. « Il faut rendre le pouvoir au peuple, il faudra organiser les élections », a-t-il insisté. Andry Rajopelina s’est plaint des deux poids deux mesures des grandes puissances démocratiques qui veulent bien reconnaître les régimes de transition dans les pays arabes. La différence et qu’aucun maire de la capitale de ces pays n’a commis un coup d’Etat pour prendre le pouvoir en se servant de la foule et se faisant aider par une frange de l’armée. En tout cas, « sa fierté » en est atteinte. L’amalgame n’est finalement pas un bon argument.

Andry Rajoelina veut-il vraiment rendre le pouvoir au peuple ou au contraire rester au pouvoir en utilisant un moyen démocratique pour valider un changement anticonstitutionnel de gouvernement ?  « Quant à ma candidature, chaque chose à son temps », nuance-t-il après des discours qui affichaient plus clairement son intention de rester au pouvoir, sans plus passer par une transition démocratique. « Il faut une élection le plus tôt possible cette année, une chose qui doit être acceptée et accompagnée par la communauté internationale ». Andry Rajoelina espère une bénédiction des chefs d’Etat de la SADC qui pourrait enfin plier après de nombreuses initiatives unilatérales et autres faits accomplis.