vendredi , 26 avril 2024
enfrit
Des élus et techniciens s'attellent sur l'élaboration d'un plan d'urbanisme digne de ce nom pour la ville d'Antananarivo, la capitale.

Antananarivo : un plan directeur d’urbanisme en gestation

 La « ville des mille » devra, un jour, retrouver sa splendeur d’antan. Surtout si elle souhaite, comme certaines informations non confirmées tendent à le faire croire, accueillir d’ici quelques années un quelconque sommet politique international. Personne, en tout cas, ne reproche au président de la République Marc Ravalomanana, d’avoir décliné une proposition d’accueillir dès 2004 à Antananarivo le Sommet de l’Union Africaine.
Depuis juillet 2002, selon une source proche du dossier, le nouveau plan d’urbanisme pour la capitale malgache est en cours d’élaboration. Le nouveau plan ne pourrait cependant être mis en application que vers début 2004. Le plan actuellement en vigueur a été, il est vrai, élaboré dans le milieu des années 1970 alors que, depuis lors, la population d’Antananarivo a doublé. Aucune autorité de la ville, jusqu’à présent, n’a su faire face à l’urgence de la mise en place d’infrastructures suffisantes pour accueillir les quelques 1.500.000 habitants de la capitale, sans compter les habitants des communes périphériques qui se déplacent régulièrement à Antananarivo.


La dégradation de l’environnement urbain apparaît, aujourd’hui, comme le prix fort à payer de plusieurs années d’incurie. Les constructions anarchiques sont légion. Et elle n’épargnent aucune zone : des propriétés domaniales, communales à celles strictement privées et appartenant à autrui. Des constructions sordides font même leur apparition sur des zones réservées, durant plusieurs décennies, à des rizières. Le nouveau plan directeur d’urbanisme, pour parer à toute éventualité, prévoirait un zonage moins flou, tout en n’excluant pas, cette fois, la répression en cas de non-respect du code.


Dans le cercle des jeunes responsables communaux, l’on dénonce souvent le manque de volonté politique pour faire aboutir les grands projets à Antananarivo. Tandis que dans le milieu intellectuel l’on montre souvent du doigt le vieux populisme auquel se sont habitué les hommes politiques malgaches. Ce, sachant que les années socialistes ont largement contribué à la dégradation de la capitale, d’abord, en laissant les habitants de la ville vivre dans une société frôlant l’anarchie et, ensuite, en mettant en stand by la réalisation des projets concoctés vers le milieu des années 70. Résultat : certains espaces déjà expropriés plus de 20 ans auparavant, et pour lesquels l’Administration avait déjà déboursé des indemnisations ont été de nouveau squattés par des occupants illicites, obligeant la nouvelle administration, plus de deux décennies plus tard, à se pencher de nouveau sur la question.


La réhabilitation d’un boulevard à l’entrée Ouest d’Antananarivo est pris en exemple. Le projet date des années 70. Mais il a fallu attendre l’élection de Ravalomanana à la mairie, en 1999, pour la réalisation des travaux qui, naturellement, ont nécessité la démolition de plusieurs constructions. Une méthode qui n’est pourtant pas de nature à ramener la paix sociale, bien que vue, généralement, d’une façon très positive par les citadins. Les résultats d’élections étaient là pour le prouver.