mercredi , 1 mai 2024
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La fête de l’indépendance a été prise comme un repère temporel, un seuil, pour trouver une solution à la crise politique à Madagascar. L’échec non avoué de la médiation internationale a suscité un élan de patriotisme a priori favorable aux négociations dans les différentes mouvances.

Après 26 juin : quid du dialogue politique

Pour le moment, les déclarations de bonnes intentions contrastent avec les discours de plus en plus radicaux que ce soit dans le camp du régime Rajoelina que dans les trois autres mouvances Ravalomanana, Ratsiraka et Zafy. Un point semble mettre tout le monde d’accord : le dialogue doit reprendre entre les malgaches.

Andry Rajoelina est isolé mais il a l’essentiel : le pouvoir. En guise de bonne volonté, le président de l’autorité de la transition a déclaré « être prêt à gracier Marc Ravalomanana ». Une manière pour celui qui est unanimement qualifié de « putschiste » par les autres mouvances de prendre un avantage significatif dans le cadre de la négociation.

La HAT a déjà une proposition de charte de transition qui lui est très avantageuse et visant en particulier à éliminer politiquement le président Marc Ravalomanana. Ny Hasina Andriamanjato, l’un des négociateurs de la mouvance Rajoelina a réitéré que son camp reste ouvert au dialogue. « La HAT est prêt à dialoguer même si la prochaine étape aura lieu à Bruxelles ».
 
La mouvance Zafy a toujours été la plus conciliante et la plus déterminée à faire aboutir le processus de négociation. Enfin, le professeur et ancien président est entendu comme la voix de la raison. Albert Zafy préconise une amnistie générale et l’élaboration d’une charte consensuelle. Il estime que « la transition n’est pas encore établie » tant que le consensus n’a pas été trouvé pour que toutes les mouvances participent à la gestion des affaires nationales.

Comme pour la mouvance Zafy, le camp Ravalomanana veut que toutes les mouvances soient sur le même pied d’égalité dans le cadre de la négociation. Le président toujours en exil en Afrique du sud a réitéré sa disponibilité à négocier, faisant appel à toutes les mouvances. Seul ombre au tableau, le refus catégorique de la HAT du retour au pays de Marc Ravalomanana.

La mouvance Ratsiraka ne ferme pas la porte au dialogue, bien que plus discrète. Pour l’Arema, que ce soit de Didier Ratsiraka ou de Pierrot Rajaonarivelo, l’enjeu n’est pas la gestion de la transition mais l’après. Dans cette optique, la question de l’amnistie générale est primordiale.

La charte de la transition est au cœur de la résolution de crise malgache plébiscitée par la communauté internationale. Le consensus et l’amnistie générale ont été les facteurs de blocage des négociations. La HAT ne cède pas d’un iota sur la mise en écart du président Ravalomanana mais avance l’idée d’une « transition de fait » mais pouvant être inclusive. Elle veut bien inviter quelques éléments issus des autres mouvances dans les institutions. Bref, des miettes de pouvoir.