dimanche , 28 avril 2024
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Les autorités ont montré du doigt des leaders légalistes, quelques heures après les projets d’attentat dans la capitale. Les partisans de Marc Ravalomanana réfutent catégoriquement leur implication dans les actions violentes perpétrées récemment.

Attentats à Antananarivo : des condamnations invraisemblables

Quand on veut noyer son chien, on l’accuse de rage. Pour les légalistes, la Haute Autorité de la Transition cherche actuellement les meilleurs moyens de «décapiter» le mouvement de soutien à Marc Ravalomanana. Et les accusations de certains meneurs ou de quelques proches collaborateurs du président en exil seraient un moyen d’y parvenir. 

L’une des figures de proue du mouvement légaliste, Raharinaivo Andrianantoandro, a catégoriquement nié l’implication des partisans de Ravalomanana dans les projets d’attentat à la bombe artisanale, au cours du week-end, ainsi que dans l’attaque à mains armées à la station audiovisuelle Viva appartenant au jeune putschiste Andry Rajoelina.   

De même, Zafilahy Stanislas, ancien député et animateur fervent de la manifestation des partisans de Marc Ravalomanana, a soutenu que le mouvement légaliste a toujours été pacifique. 

Les condamnations, trop vite formulées par les forces de l’ordre sous la houlette d’un certain colonel Richard Ravalomanana, chargé de l’enquête, ont naturellement sidéré les légalistes. Aucun nom n’a été cité par le colonel lors de sa première conférence de presse, moins de 24 heures après les incidents.

Des médias proches de la Haute Autorité de la Transition sont toutefois allés jusqu’à désigner ouvertement des anciens collaborateurs de Marc Ravalomanana. L’ex-Secrétaire Général du Madagascar Action Plan, Andry Ralijaona a été cité par une radio privée comme étant l’un des commanditaires des projets d’attentats, se trouvant dans le collimateur de la gendarmerie.   

Une condamnation un peu suspecte. Tous ceux qui ont connu Andry Ralijaona sont persuadés que c’était un jeune technicien, assez chevronné, avec des diplômes impressionnants, « incapable de tuer une mouche ». 

Sans doute, son erreur a été d’avoir collaboré avec Marc Ravalomanana « jusqu’au bout » et de s’opposer vigoureusement au coup d’Etat de mi-mars, en suggérant par exemple à la population de ne pas s’acquitter de leurs impôts en faveur d’un gouvernement putschiste. Sur la station Viva, il y a quatre mois, les animateurs ont déjà appelé à l’arrestation de Ralijaona. Son domicile a été déjà perquisitionné, une arrestation était prévue, mais n’ayant pas trouvé sur les lieux le principal concerné, les militaires aux ordres de la HAT ont amené de force son père. 

L’autre personnalité qui serait dans la ligne de mire de la gendarmerie serait un certain Henri Bernard Razakariasa. Un ancien Secrétaire Général du ministère des Finances et du Budget. Un autre technicien, trop débonnaire pour s’adonner à la violence. Depuis qu’il a accepté d’être nommé ministre par Manandafy Rakotonirina, dans le gouvernement pro-Ravalomanana, il ne pouvait plus rester tranquille, d’autant que selon des sources confidentielles Razakariasa a soigneusement refusé le poste de Gouverneur de la Banque Centrale que la HAT lui avait proposé. 

Aujourd’hui, les légalistes sont persuadés. L’attaque de Viva et les projets d’attentat à la bombe dans la capitale ont été montés de toutes pièces pour dénigrer les partisans de Marc Ravalomanana.