jeudi , 2 mai 2024
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Pas besoin de signature, pas de possibilité de remettre en cause le préaccord du 06 octobre 2009 à Antananarivo, le Groupe international de contact espère que le rendez-vous à Addis Abeba du 03 au 05 novembre prochains sera l’épilogue de la crise institutionnelle à Madagascar. Pour ce qui est de la crise politique, elle est loin d’être résolue.

Avant Addis Abeba : le va-tout du GIC pour une sortie de crise

Après l’échec de Maputo II, Addis Abeba se présente sous des meilleurs auspices pour les médiateurs internationaux du GIC. « La réunion du 06 octobre a été très utile pour le processus, confie Ablassé Ouedraogo. Quand on est revenu de Maputo, il y avait un blocage sur le poste de premier ministre de la transition qui revenait à la mouvance Ratsiraka, ce qui a été débloqué le 06 octobre ». L’émissaire de l’Union Africaine fait abstraction du reste et veut avancer. La finalité est toujours les élections législatives et présidentielles. Le GIC est prêt à tout faire pour mettre la grande Ile sur cette voie.

Selon Ablassé Ouedraogo, Addis Abeba n’est plus qu’une  formalité puisque l’essentiel a été réglé. « Ce sont des acquis, on ne revient plus la dessus », commente-t-il à propos de l’attribution des rôles clés dans les institutions de la transition.  Le médiateur réitère que le président de la transition sera Andry Rajoelina, le vice-président Emmanuel Rakotovahiny de la mouvance Zafy et Mangalaza Eugène de la mouvance Ratsiraka à la tête du gouvernement d’union nationale. La mouvance Ravalomanana doit se contenter du Congrès de la transition… A Addis Abeba, « il sera question de compléter en établissant des clés de répartition pour le gouvernement et le reste ».

Qu’en est-il des ultimes négociations politiques ? « Plus besoin de signature, la seule signature c’est celle de la charte, celle des accords politiques qui ont été signés le 09 août 2009 à Maputo », prévient Ablassé Ouedraogo. Il essaie de couper court à l’opposition radicale de Marc Ravalomanana et de sa mouvance à l’attribution à un « putschiste » le rôle de président de la transition. Le médiateur de l’UA prend comme acquis l’accord donné par le chef de la délégation Ravalomanana à Madagascar le 06 octobre dernier. Fetison Andrianirina avait accepté Andry Rajoelina à la tête de la transition si ce dernier ne se présente pas à la prochaine élection présidentielle.

A Addis Abeba, on risque donc de voir une sortie de crise au forceps sans un véritable consensus. Les trois mouvances Rajoelina, Zafy et Ratsiraka sorte gagnantes de cette répartition établie à Maputo. Aujourd’hui, le président évincé Marc Ravalomanana estime que ce n’est pas normal que sa mouvance soit écartée des postes clés de l’exécutif. Au mieux, il peut se rattraper en ayant plus de ministres que les autres, en prenant les portefeuilles laissés vacants par la société civile.

Lalao Andriamampionona de l’Alliance des organisations de la société civile remet en cause le caractère inclusif de l’accord qui sera à la base des rencontres d’Addis Abeba. « A cause du 06 octobre et la désignation du premier ministre Mangalaza, il est apparu des problème que seul un aveugle ne peut voir », clame-t-elle. Pour preuve, des troubles sont apparus dans le pays et des mouvances politiques se sont fissurées. Ablassé Oeudraogo se montre beaucoup plus optimiste et fait confiance aux politiques malgaches. « Ils sauront se mettre d’accord pour constituer un gouvernement d’union nationale, ce qui se fera », dit-il. Le GIC promet d’accompagner le processus. Et forcer le destin en cas d’absence de consensus.