Fetison Andrianirina, co-président de la transition a un peu surpris quand il introduisait sa déclaration sur la non formation du gouvernement Mangalaza. « Nous quatre – le président de la transition, les deux co-présidents de la transition et le chef du gouvernement de consensus – prenons comme devoir d’apporter ces explications », dit-il, mettant en exergue le fait qu’il ne parle pas au nom de la mouvance Ravalomanana ni de lui-même en tant que co-président. « Nous demandons votre bénédiction car les quatre mouvances seront obligées de se concerter à nouveau à l’extérieur », a déclaré Fetison Andrianirina.
L’ancien chef de délégation de la mouvance Ravalomanana asouligne que ce déplacement à l’extérieur est nécessaire puisque deux chefs de file de mouvance ne se trouvent pas au pays, à savoir messieurs Ratsiraka et Ravalomanana. «Je suis persuadé que tout se terminera par un consensus », affirme-t-il avec optimisme. Fetison Andrianirina essaie de remonter le moral des malgaches face à ce nouveau camouflet des négociations entre les mouvances politiques. « Je demande au peuple malgache de nous faire confiance et de faire preuve de patience », poursuit-il.
Le temps, c’est ce qui risque de manquer aux institutions de la transition. A l’impatience et à la lassitude des citoyens s’ajoute la pression des partenaires et bailleurs de fonds. Les quatre « dirigeants » de l’exécutif n’en tiennent pas compte et veulent prendre leur temps. « On ne peut pas le faire dans la précipitation, on analyse les points positifs et négatifs », explique Fetison Andrianirina. Il reconnaît qu’il y a un blocage. « On ne cache pas que la situation est difficile, cela demande de la patience, nombreux sont ceux qui veulent prendre des responsabilités alors qu’il s’agit d’affaire nationales », dit-il pour commenter la lutte pour des postes ministériels.
Andry Rajoelina menace de revenir à son autorité de fait. « Si le nouveau gouvernement de ne se met pas en place, il vaut mieux que les ministres actuels continuent leur travail », dit-il en insistant sur les compétences des concernés. Le président de la transition estime que le gouvernement de transition doit être composé par des techniciens opérationnels et non par des politiciens. « Si l’on ne veut pas travailler ensemble, laissons ceux qui dirigent actuellement continuer », a-t-il martelé.
Le président de la transition est accusé par les trois mouvances d’être à la source du blocage actuel en se référant à l’accord de Malmaison. Il riposte sèchement : « il y a des mouvances qui campent sur leur position, si le gouvernement n’est pas mis en place, il vaut mieux en rester là ». Pour Andry Rajoelina, il a déjà fait d’énormes concessions alors que c’est le rôle des aînés. Les autres mouvances lui reprochent son attitude de suffisance. Le jeune TGV se met au-dessus du consensus en voulant avoir le dernier mot sur toutes les propositions des autres.