jeudi , 18 avril 2024
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L’opération « Vasia » a été la première du genre à Antananarivo et dans les environs. Le task force chargé de mettre fin aux trafics de bois précieux a fait plusieurs saisies de bois de rose. La quantité n’est pas énorme mais n’enlève rien à l’efficacité de cette entité qui traque les contrevenants ailleurs que dans les forêts et dans les ports.

Bois de rose : le task force fait un coup de filet à Antananarivo

Le week-end a été fructueux pour le task force. Fort de renseignements données par des informateurs, les enquêteurs avaient pris le temps de faire du recoupement. Résultat, chaque descente et perquisition a abouti à la saisie de bois de rose dans plusieurs caches sur différents lieux dans les environs d’Antananarivo. Le but était de faire toutes les opérations dans la même journée pour préserver l’effet de surprise. C’est un succès pour le task force qui a saisi quelque 200 rondins avec mandats du tribunal. Les marchandises sont stockées dans un camp militaire à Fiadanana pour être « sécurisées ».

Paradoxalement, la plus grosse prise a été effectuée à Nanisana, dans le quartier général du task force dirigé par le ministère de l’Environnement, et de surcroit dans un hangar appartenant à l’Etat. Loué par un opérateur privé, le bâtiment a servi de cache pour 75 rondins. Le propriétaire de ces bois de roses a été identifié mais n’a pas encore été appréhendé. C’est à Ivato que le task force a commencé les opérations, samedi. La descente des forces de l’ordre composées de gendarmes et de militaires a permis l’arrestation du propriétaire d’un atelier. On y avait découvert 32 rondins de bois de rose et quelques planches semi-travaillées, soit plus de 5 tonnes de bois. 

En centre ville, le task force a fais une prise encore plus importante. Il a mis la main sur 8 tonnes de bois rose dans une cache aux environs de l’immeuble Ny havana en fin de journée. Auparavant, une descente à Sambaina a permis la découverte de 32 rondins. C’est un gardien travaillant pour la société Tiko qui a conduit les enquêteurs sur le lieu d’une cache. Les bois de rose ont été alors déterrés pour être mis dans un camion à destination d’Antananarivo.

La plupart de ces bois saisis ne sont pas de nouvelles coupes. Exploitation autorisée ou trafic, le changement de régime et la lutte contre le pillage des forêts primitives de Madagascar ont mis tout le monde dans le même sac. Au risque de voir les marchandises saisies ou bloquées à l’exportation, la cache est une solution devenue tentante malgré son caractère illicite.

Le cas des saisies à Antananarivo et ses environs soulève la question sur la destination de ces bois. Est-ce pour faire l’objet d’une transformation en vue d’exportation de produits finis. Le marché local existe aussi, mais est encore restreint. Sur le marché national, le prix de la tonne de bois de rose est de plus de 10 000 euros, soit plus de 30 millions d’ariary. Ce bois précieux a une densité très importante, trois rondins de 2m font facilement une tonne de bois.