jeudi , 9 mai 2024
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Théoriquement, Camille Albert Vital est déjà un premier ministre de consensus d’un gouvernement de techniciens. Le néo-général a accompli sa mission qui était de sécuriser le régime de transition et de mater toute opposition à l’autorité de fait. Malgré une gouvernance discutable, l’actuel premier ministre de la HAT s’avère indispensable pour la mouvance Rajoelina.

Camille Vital, le premier ministre de consensus de la mouvance Rajoelina

Camille Vital ne serait pas de la mouvance Rajoelina contrairement à l’évidence. C’est ce que les TGV essayent de faire croire pour maintenir leur premier ministre dans la suite de la transition. Le retour de la négociation pour une solution malgacho-malgache dans le but de mettre en place une transition démocratique, consensuelle et inclusive agite plus le camp de l’autorité et sa clique que les trois autres mouvances. Défendre les acquis, telle est l’obsession d’un régime qui multiplie les bricolages politiques pour gagner en légitimité et en légalité.

Le retour du Pr Eugène Mangalaza à la tête du gouvernement de consensus fragilise la HAT et la mouvance  Rajoelina. Le TGV revendique le maintien du général qui a su maintenir leur leader au pouvoir et use d’un argument surprenant : Camille Vital n’est pas de la mouvance Rajoelina. Mieux, il serait réellement un homme de la mouvance Ratsiraka. Pourquoi donc faire revenir le premier ministre Mangalaza institué par l’accord de Maputo et d’Addis Abeba, alors qu’il y a un premier ministre adoubé par la conférence nationale des TGV et alliés. A priori, il n’y aura pas de changement de gouvernement mais un remaniement dans le but d’ouvrir le gouvernement aux trois mouvances.

Vital-Rajoelina, le duo de choc

L’Escopol, les autres sensibilités pro-Rajoelina plaide pour un premier ministre choisi et désigné par l’hyper président Rajoelina. « Il faut un premier ministre de consensus qui amène la stabilité, cela peut être Camille Vital ou un autre, un PM qui peut collaborer avec lui sans constituer un blocage », déclare le chef du nouveau parti Cyrille Rasamizafy. L’ancien espace de concertation politique devenu un simple parti pro-Rajoelina souhaite le maintien du général à la tête du gouvernement HAT au nom de la continuité et de la stabilité.

Camille Vital a été parachuté comme à la tête du gouvernement pour maîtrises avec poigne les appareils de l’Etat. Dans une disposition de disponibilité, il a été promu général par Andry Rajoelina. Le duo a réussi à conforter un pouvoir effectif dans tout le pays. Au nom de la sécurité de la HAT, la dictature militaro-civile s’est fait sentir sur le plan de la liberté individuel, sur les médias et les journalistes, sur les opérateurs économiques, sur les opposants politiques.

La présidence de la HAT est devenue « légale » depuis le 06 décembre 2010 puisque la Constitution Rajoelina a confirmé celui-ci à la tête de l’autorité malgache. Seulement, les autres instituions ne sont pas régies par cette loi fondamentale qui intronise la République de transition. Logiquement donc, le référendum unilatéral et controversé, étant trop loin des standards démocratiques, signifie le point de non retour. Et pourtant, la HAT est contrainte de composer avec une transition inclusive et consensuelle qu’elle s’est refusée depuis el coup d’Etat militaro-civil de mars 2009. En 2011, les pro-Rajoelina essayent toujours d’inclure et de soumettre les autres mouvances politiques dans leur structure. Pas question de toucher à leur premier ministre.