dimanche , 12 mai 2024
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Lors de sa rencontre hebdomadaire avec la presse, le président du Comité consultatif constitutionnel a réfuté toute responsabilité sur le report de la date du référendum. Florent Rakotoarisoa affirme que son comité n’a pas le dernier mot, tout en reconnaissant que le texte n’est pas encore prêt. Des idées fortes sont déjà tirées des 170 premières propositions déjà étudiées.

CCC – Référendum : « le report ne vient pas de nous »

Le comité consultatif constitutionnel prend son temps et l’assume. D’après Florent Rakotoarisoa, il n’y a pas urgence à sortir dans un délai record un projet de texte qui va servir de fondation à la IVème république. « S’il y a un report du référendum cela ne vient pas de nous », devait-il pourtant déclarer. Le comité fait un pas en arrière en léguant la responsabilité et la prérogative de décider du projet final au dialogue national qui est en train d’être préparé par les Raimandreny mijoro et la coalition de la société civile.

« Ce comité n’édifiera pas la constitution de la 4ème république, on attend la résolution de la conférence nationale (sic) » a déclaré Florent Rakotoarisoa. « Même si les dialogues préliminaires au niveau des districts sont finis, on ne va pas encore proposer une constitution, c’est la conférence nationale qui sera la dernière instance qui va décider », a-t-il continué.

« Contrairement à ce que certaines presses ont dit hier, même des radios étrangères, qui ont affirmé que la date du référendum a été reporté parce que le comité consultatif constitutionnel n’a pas pu présenter à temps le projet de constitution à la CENI », Florent Rakotoarisoa dément. « Si la date du référendum a été reporté, cela ne dépend pas du CCC ». D’après le décret qui l’a mis en place, « ce comité édifiera la constitution de la 4ème république après seulement la conférence nationale », explique son président.

Les propositions recueillies par le CCC seront encore complétées par d’autres émanant des 119 dialogues préliminaires qui seront organisés. « Le comité a déjà transmis aux entités qui préparent le « dinika santatra » des questionnaires sur la constitution de la république à poser lors de ces rencontres préliminaires », rapporte Florent Rakotoarisoa . L’organe ne sera pas toutefois représenté. « Nous ne sommes que neuf, nous n’avons pas le don d’ubiquité pour être présent dans les 119 districts », a lancé le président.

Des 230 propositions de Constitution reçues par le CCC, 172 ont été traitées. Florent Rakotoarisoa a révélé quelques idées qui ont fait l’objet de nombreuses propositions. Que la nouvelle constitution soit difficile à modifier ! Que le contrôle de l’exécutif soit régi par des dispositions constitutionnelles afin d’éviter les abus de pouvoir. L’autre grande idée est la diminution du pouvoir présidentiel. Un président symbolique qui n’a pas de réel pouvoir comme le cas de l’Allemagne, un régime présidentiel fort mais avec un vice-président, la nouvelle Constitution se focalise sur le cas du président.

Florent Rakotoarisoa a aussi cité parmi les propositions la séparation de l’église et de l’Etat. Il a martelé que ce n’est pas le CCC qui émet ces idées. Le rôle du comité dans le filtrage des propositions ne pourra pourtant qu’être politique.