jeudi , 28 mars 2024
enfrit
Renforcer la sécurité est une chose ; convaincre la population de la réalité du danger est une autre. Les camouflets et tout le « cinéma » qui entoure le mystère des bombes artisanales font plus jaser que trembler de peur. Les forces de l’ordre sont là pour rappeler qu’il y a menace sur la ville.

Ces forces de l’ordre qui nous veulent du bien !

La présence d’hommes en uniformes et armés dans les rues d’Antananarivo effraie plus que ne rassure. Il faut dire que les attaques perpétrées par les bandits ou les terroristes se distinguent par le fait que leurs auteurs sont vêtus d’un uniforme de policier ou de militaire. Il s’agirait d’un subterfuge pour surprendre les victimes.

Sur un carrefour dans la ville des mille, ils sont quatre ou cinq policiers armés d’un fusil d’assaut, genre mitraillette à veiller à la sécurité. Cette présence dissuasive est appréciée des habitants et des riverains qui se sentent en sécurité. Malheureusement, certains éléments des forces de l’ordre exploitent la sympathie ou la reconnaissance de ces citoyens.

Un salut amical et avec le sourire, quelques mots échangés à vous demander si le policier en question vous connaît personnellement. On vous demande  alors de laisser une contribution à la paix, sans même avoir contrôlé les papiers du véhicule ni l’identité du conducteur.

Rien de scandaleux car vous pouvez donner le montant que vous voulez. Difficile toutefois de dire non quand un quelqu’un qui se penche sur vous, mitraillette à la main, vous demande quelque chose, aussi amical soit-il. Cela pourrait être qualifié de corruption ou de raquette mais peu importe ; c’est une tradition malgache bien que mauvaise que de payer les fonctionnaires pour un service rendu.

Ce contrôle chaleureux risque de changer. Il ne s’agit plus de repérer les gentils à qui demander « le café » mais des méchants qui pourraient transporter une bombette. Le ministre de la Sécurité intérieure a prévenu, il y a aura des désagréments chez les usagers de la route. Espérons qu’il n y aura pas des abus qui pourraient coûter cher aux citoyens sans défense.