mercredi , 1 mai 2024
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Les trois mouvances Ravalomanana, Zafy et Ratsiraka renforcent la pression sur le gouvernement Roindefo II. Elles se sont mises d’accord pour de grandes manifestations dans la rue si la mouvance Rajoelina ne revient pas sur la table des négociations avant l’ultimatum du 20 septembre 2009.

Coalition anti-Rajoelina : le mouvement gagne les provinces

Les manœuvres d’intimidation et les menaces d’arrestation ne refroidissent pas la nouvelle coalition anti-Rajoelina. A Antananarivo, le mouvement est pourtant maté par les forces de l’ordre et par une ministre de la justice plus engagée politiquement que jamais. Albert Zafy, le porte-parole de la coalition des trois mouvances annonce des manifestations de contestation dans les provinces. Celles-ci sont annoncées pour durer jusqu’à ce que les accords de Maputo ne soient respectés par la mouvance Rajoelina et le gouvernement Roindefo.

A Toamasina, le fief de Didier Ratsiraka, la résistance s’organise derrière la voie ouverte par le président Zafy qui a surpris par sa combativité retrouvée. Victor Hong, un ancien « prisonnier politique » du temps du régime Ravalomanana n’a pas la langue de bois pour justifier son opposition à Andry Rajoelina qu’il avait pourtant soutenu. « Lorsque l’on a fait la lutte populaire, ce que l’on avait convenu c’est la destitution de Marc Ravalomanana, il n’a jamais été question de faire de Andry Rajoelina le nouveau président », affirme-t-il.

La première initiative locale dans le cadre du mouvement de contestation de la transition et du gouvernement de fait de la mouvance Rajoelina est prévue à Toamasina. « Pour faciliter la sortie de crise, il convient de respecter les accords de Maputo, si ce n’est pas le cas, on doit descendre dans la  rue », prévient Victor Hong. L’ancien président de l’association des familles de prisonniers politiques se montre philosophe et pragmatique. « Aucun homme qui se sent opprimé ne peut se réfugier dans le silence ».

Victor Hong, un proche de Ratsiraka, rappelle que le mouvement anti-Ravalomanana ne date pas de 2009. « Andry Rajoelina est monté dans un train en marche, il est faux de dire que c’est lui qui a tué le crocodile », fait-il remarquer. Il soutient que le TGV n’a pas réagi que lorsque la radio Viva a été fermée. « Croit-il que les malheurs de la population en province qui s’est opposée à l’ancien président sont insignifiants par rapport à sa radio », tance Victor Hong.

Quand on a le même adversaire, on devient naturellement des alliés. Albert Zafy ne s’en cache pas. « A priori, je ne devrais pas être avec les présidents Ratsiraka et Ravalomanana avec ce que j’ai subi, mais l’intérêt suprême de la nation doit primer, dit-il. Nous sommes liés par les accords de Maputo ». L’ancien président recommande de faire taire tout amour propre dans le but d’une réconciliation nationale. Les trois mouvances sont prêtes à investir la place de la démocratie qui avait été baptisée par un certain Andry Rajoelina en janvier 2009.