vendredi , 29 mars 2024
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Choqué par la mort d’un agent de sécurité victime des terroristes, le colonel Richard Ravalomanana a eu tout de même de la satisfaction. Il a raison sur les menaces terroristes qui planent sur Antananarivo, rappelant à l’ordre les journalistes ou simples citoyens toujours sceptiques.

Col. Richard Ravalomanana : « n’allez plus le dire que j’invente tout »

Dans la nuit du samedi au dimanche 19 juillet la prise a été impressionnante. Des bombes ont été trouvées puis désamorcées dans des camps militaires qui avaient été pris pour cible. Il y avait l’intention de les faire exploser. « Les bombes trouvées au Fort Duchesne auraient dû exploser car la commande a déjà été activée par un appel téléphonique. C’est une mauvaise connexion des circuits qui a fait avorter l’attentat », explique le colonel Ravalomanana.

Il y a bien une victime de l’explosion d’une bombe à Ambohibao. La gendarmerie affirme qu’il s’agit d’un terroriste. Ce dernier aurait fait une mauvaise manipulation et s’est fait tué par l’explosion qui a blessé gravement deux de ses camarades et un autre plus légèrement touché. Le dispositif utilisé est le même depuis l’apparition de ces bombes artisanales : de l’explosif, un téléphone, des piles, un circuit électrique…

Les premières enquêtes sur le présumé réseau terroriste avaient déjà avancé l’existence d’un projet de fabriquer jusqu’à 3000 bombes artisanales. Cette annonce a suscité un certain scepticisme vu que les premiers apprentis terroristes arrêtés sont des amateurs aux compétences limitées et avec une trop bonne moralité pour faire des victimes.

Les attentats à la bombe artisanale ne peuvent être ignorés. Le colonel Richard invite les sceptiques à voir en face la réalité. « Qui va encore dire que nous disons des mensonges… que ces affaires ont  été montées de toute pièces », s’insurge-t-il. « Parfois, il m’arrive d’avoir les larmes aux yeux quand je constate que les gens ne sont pas toujours conscients du danger », a-t-il ajouté.

L’officier de la gendarmerie n’a pas été tendre envers les journalistes qui entretiennent le doute auprès de l’opinion. « Vous avez déjà vu que ca a explosé dans un supermarché, n’allez pas dire que ces explosifs saisis aujourd’hui sont les mêmes que ce qui a déjà été présentés avant », dit-il avec aigreur, balayant toute supposition de manipulation médiatique.

« Il y a des noms qui ont été cités, il y a un ancien député, un ancien Secrétaire général, un ancien ministre, un ancien responsable du ministère des Finances », a révélé le colonel Ravalomanana. Il n’a pas voulu en dire plus, conscient qu’il est « déjà à la limite du secret de l’instruction ».

Après avoir écarté l’hypothèse de l’implication du mouvement légaliste au Magro dans les projets d’attentat, l’officier avance prudemment le contraire. L’un des présumé terroristes aurait affirmé être un habitué des meetings des partisans du président Ravalomanana.  Il partage donc « le même objectif politique », qui a aussi été le motif d’arrestation des parlementaires leaders du mouvement démocratique. Le colonel Ravalomanana est à la recherche de commanditaires politiques de ces extrémistes qui sont désavoués et condamnés par les militants pacifiques au Magro.