jeudi , 28 mars 2024
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Face à une situation totalement bloquée, la société civile, qui a déjà adhéré aux principes des accords de Maputo, ont décidé de relancer les négociations entre les quatre mouvances politiques impliquées dans le processus.

Crise politique : La société civile et l’armée à la rescousse

C’est l’amour propre qui a été finalement touché. On veut maintenant « régler » la crise politique qui sévit depuis le début de l’année, « entre Malgaches ». Une nouvelle tentative donc. Certains se sentaient même finalement humiliés d’avoir été « réconciliés » par des étrangers. A tel point qu’ils souhaitent maintenant trouver une solution avant la réunion d’urgence des médiateurs internationaux programmée à Madagascar le 6 octobre.   

Jamais une crise politique n’a en tous cas duré aussi longtemps, à Madagascar, depuis l’indépendance de l’île en 1960. Les deux crises les plus récentes, celle de 1991 et celle de 2002, ont été résolues en six mois environ. Cette fois-ci, le bras de fer politique a déjà duré neuf mois maintenant.

La prise du pouvoir par Andry Rajoelina et son équipe en mars 2009 n’a pas résolu le problème. Au contraire. Et la signature des accords de Maputo, le 9 août dernier, n’a pas encore mis fin à la crise. La mise en œuvre des accords butant aux interprétations des uns et aux ambitions personnelles des autres. 

Cette situation de blocage a conduit une vingtaine d’associations membres de la société civile à relancer le processus de négociations. Ces associations visent même très haut. Elles comptent organiser une nouvelle rencontre entre les quatre chefs de mouvance, Andry Rajoelina, Marc Ravalomanana, Didier Ratsiraka et Albert Zafy. Mais pour y parvenir, il leur faudra sans nul doute le soutien des hommes en treillis. 

Certains participants à une première rencontre entre des représentants des différentes mouvances politiques ont eux-mêmes sollicité un engagement plus soutenu de l’armée. Sauf que, depuis des mois, cette dernière a bien du mal à parler d’une seule et même voix. 

La démarche de la société civile est une suite logique de leur adhésion aux accords de Maputo. Une soixantaine d’associations ont en effet apposé également leur signature au bas des termes des accords, lors du passage d’un groupe de médiateurs à Madagascar en mi-août. 

L’initiative de la société civile a été ainsi lancée au moment où les médiateurs internationaux s’apprêtent à débloquer le processus.  La réunion initiée par le Groupe des médiateurs internationaux, le 6 octobre, à Antananarivo essaiera de dégager, au forceps, un consensus ultime pour résoudre la crise malgache. 

Depuis la signature des accords, en début août, aucune avancée n’a été en effet enregistrée. Chaque mouvance campe toujours sur sa position.