lundi , 29 avril 2024
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La démission du premier ministre de la HAT et de son gouvernement est un autre fait accompli stratégique de la mouvance Rajoelina. La feuille de route Simao donne en effet au chef de l’autorité de fait le pouvoir de désigner le premier ministre proposé par les forces politiques dont ses partisans sont en majorité en termes de nombre de partis. Exit le premier ministre issu des négociations politiques.

Démission du gouvernement : un fait accompli pour éviter un premier ministre de consensus

Après 15 mois de service pour protéger le régime de la HAT, le premier ministre Camille Vital a remis la démission de son gouvernement au lendemain du paraphe et non de la signature de la feuille de route proposée par les émissaires de la SADC. Ce fait accompli devrait empêcher une remise en question d’un document qui entérine le plein pouvoir des auteurs du coup d’Etat de 2009. Andry Rajoelina peut choisir son premier ministre qui sera enfin reconnu même si pour la forme, ce sont les forces politiques qui vont lui proposer un nom.

Au départ, il y avait la mouvance Rajoelina et les trois autres. Le médiateur Simao semble reconnaître le consensus et l’inclusivité créée de toute pièce et considère les sous-mouvances aux allures de groupement politique. A l’arrivée, il y aurait huit groupements pro-Rajoelina contre un groupement constitué des trois mouvances. Pour que la médiation soit une réussite, l’inclusivité n’est plus indispensable, car «la perfection n’existe pas en politique ».

Qui sera donc le nouveau premier ministre du président-roi de la transition ? Le général Camille Vital ne se propose pas mais ne refuse pas d’être proposé. « Si c’est pour continuer à gérer la transition, je peux, ma mission n’est pas terminée », concède-t-il. Il a rempli sa mission qui a été de protéger le régime de facto de toute opposition. Le général Vital signale deux faits de guerre à son actif : deux coups d’Etat avortés à la FIGN et à la BANI.  

Après 15 mois à réprimer les opposants à la HAT dans un climat de régime totalitaire, le général Vital tente de justifier sa démission stratégique. « La loi dans un pays démocratique me demande à démissionner ». Pas sûr que ce calcul politique permettant d’instaurer un nouveau gouvernement de consensus sans un vrai accord politique mène sur le chemin de la démocratie.

Andry Rajoelina n’a pas oublié de remercier le premier ministre de poigne qui lui a permis de rester au pouvoir. « On n’a plus de temps à perdre, les forces politiques sont priées d’envoyer un nom », s’empresse celui dont le mandat de transition doit, selon les artifices légaux concoctés en 2009 se terminer le 22 mars 2011. Les partis proposent, Andry Rajoelina dispose, tel est l’esprit de la feuille de route Simao.

Le chef de l’autorité de fait veut accélérer les choses pour éviter tout changement à ce document qui l’adoube et le met au rang de président-roi. « Ce n’est plus le temps des persuasions mais de la réalisation, c’est la feuille de route définitive pour mettre en place la transition consensuelle et pour organiser des élections acceptées par les malgaches, les partis politiques et la communauté internationale ».  C’est loin d’être le cas pour le référendum présidentiel qui a mis en place la république TGV qui existe virtuellement.