samedi , 4 mai 2024
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Andry Rajoelina n’a que faire des injonctions des opposants à la HAT et de certains membres de la communauté internationale sur les limites des prérogatives d’un régime de transition. Il engage Madagascar dans des contrats avec des investisseurs et partenaires étrangers. Les chinois et les Français sont ceux qui profitent de la période transitoire et non pas les pays du Moyen-orient comme annoncé lors de la prise du pouvoir.

Des gros contrats internationaux pour de grands projets durant la transition

Peu importe l’absence de reconnaissance internationale, la mondialisation et le capitalisme reprend le dessus sur la diplomatie. Andry Rajoelina met dans le panier de la propagande pour la série d’élection jusqu’à la présidentielle, où sa candidature est attendue, des projets économiques et des grandes constructions. « Une gouvernance nouvelle et efficace depuis 20 mois nous a permis de mettre en oeuvre de nouveaux projets dans ce pays, c’est à vous de juger », dit-il.

Déjà annoncé mais pas encore réalisée, la restructuration de l’industrie sucrière à travers la Sirama est relancée. Les chinois sont les favoris. Andry Rajoelina s’est contenté de dire que les opérateurs qui vont reprendre les usines étaient dans la salle du Palais des Sports lors de son show préélectoral. « On relance la Sirama afin que les malgaches puissent acheter du sucre à bon marché, a-t-il expliqué. Aujourd’hui le cours du sucre sur le marché mondial est de 600 dollars la tonne, cela signifie que l’on peut vendre à 6000 francs le kilos quand on aura produit localement ». Une baisse de prix à plus de 50% en perspective.

La règle arithmétique est aussi élémentaire quand le chef de la HAT parle du secteur ciment. « Nous allons mettre en place la plus grande cimenterie de l’Océan indien, le sac coûte 22 000 ariary et nous importons 200 000 à 300 000 tonnes, dans un an, le ciment sera vendu à 14 000 ariary le sac ». Les deux fabricants Holcim et Maloci peuvent s’inquiéter. Vu la maquette présentée par Andry Rajoelina, l’usine d’Ambohimanambola paraît minuscule face à ce futur complexe industriel. La construction des infrastructures commencera avant fin 2010.

A part la cimenterie, l’industrie métallique est aussi annoncée. Bref, Madagascar se donne les moyens de lancer un vaste programme immobilier. Andry Rajoelina a déjà signé avec des partenaires étrangers pour la construction en série de maisons fabriquées. Le « trano mora » ou maison bon marché, est facile à construire puisqu’il suffit d’une semaine pour en monter une. Le matériau utilisé et le panneau sandwich. Cette technologie permet d’avoir des bâtiments solide et bien isolé. Le Trano mora sera proposé aux jeunes ménages, couple marié, moins de 35 ans et avec enfant à 150 000 ariary par mois sur une période de 5 ans et demi. Une très bonne affaire.

Dans le secteur des transports, la France et la Chine partage le gâteau offert sur un plateau par Andry Rajoelina. « Nous avons besoins de renouveler les flottes d’Air Madagascar ». C’est Air Bus qui se frotte les mains. Cette préférence française est aussi un message fort adressé aux Etats-Unis puisque la compagnie nationale était jusque-là fidèle à Boeing. Pour ce qui est du transport urbain, le chef de l’autorité n’a pas encore décidé si l’on va construire un métro ou installer le tramway à Antananarivo. La seconde option paraît la plus probable. Pour la petite histoire, les partisans venus au Palais des Sports de Mahamasina scandaient au moment de la découverte de la maquette du train : TGV, TGV, TGV.