mardi , 7 mai 2024
enfrit
La guerre intestine au sein du nouveau régime de Transition est une réalité. Le Premier ministre Monja Roindefo se trouve actuellement dans le collimateur de certains membres de la Haute Autorité de Transition.

Des membres de la HAT veulent la tête de Monja Roindefo

Il est bien difficile dorénavant de dissimuler la guerre intestine au sein de la Transition version Andry Rajoelina. Une séance de la HAT, qui devrait se pencher sur la désignation d’un Premier ministre de consensus, devait se dérouler au palais du Sénat à Anosy, jeudi 24 septembre, mais reportée faute de quorum.

Autrement dit, la séance visait la destitution de Monja Roindefo. Le désaccord entre les deux chefs de la Transition est devenu un secret de Polichinelle. 

Dans les rangs des farouches défenseurs de Andry Rajoelina, certains sont allés jusqu’à révéler que les gardes du corps de Monja Roindefo arrêtés dans la capitale mozambicaine lors du sommet de Maputo allaient perpétrer l’irréparable, à savoir éliminer physiquement le président de la HAT devenu gênant.

La complication de la relation entre Andry Rajoelina et Monja Roindefo est, aujourd’hui, liée à la mise en œuvre des accords de Maputo. Les deux hommes sont contraints de se regarder en chien faïence, car l’un ou l’autre devra nécessairement céder. 

Puisque les trois autres mouvances signataires des accords de Maputo refusent d’accorder à la mouvance Rajoelina à la fois la présidence et la primature, l’un des deux tombeurs de Marc Ravalomanana doit se résigner et accepter de partir. 

La question se pose. Qui de Monja Roindefo, Premier ministre, et de Andry Rajoelina, président de la Haute Autorité de la Transition, devra céder sa place. Le bras de fer est engagé, dans les coulisses pour le moment. La guerre intestine au sein de la Transition est bel et bien engagée. Une situation qui pourrait être fatale aux putschistes qui ont pris le pouvoir en mi-mars.

Cette rivalité entre le président de la HAT et son Premier ministre s’accentue actuellement, à l’approche de la réunion des médiateurs internationaux, le 6 octobre. S’il faudra prendre une décision, c’est avant cette échéance. Il semble alors que la réunion de la HAT qui devrait destituer Monja Roindefo ait été instiguée par Andry Rajoelina en personne alors qu’il est absent du pays.

Les légalistes, qui soutiennent la cause du président en exil Marc Ravalomanana, pourrait tirer profit de cette désunion flagrante au sein de la HAT. La réunion des médiateurs internationaux du 6 octobre à Antananarivo pourrait être, dans ces conditions, décisive sur la voie à suivre pour résoudre la crise politique malgache.