vendredi , 29 mars 2024
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A peine entamée, la Transition «consensuelle» se perd dans les contradictions et les conjectures. Quelques partisans de la mouvance Andry Rajoelina y voient même une défaite.

Désiré Ramakavelo évoque une « défaite de la lutte populaire »

Pour le membre de la Haute Autorité de la Transition, Désiré Ramakavelo, le partage de pouvoir entre les différentes mouvances politiques est synonyme de «défaite de la lutte populaire». Pour ce général retraité, les manifestations de revendication du départ de Marc Ravalomanana ont été mises en sourdine. 

«Cet acte additionnel me rappelle l’appendice ajouté à l’accord entre la France et Madagascar en 1885, et qui a abouti à la guerre entre les deux pays en 1895, car chacun avait son interprétatation» a affirmé Désiré Ramakavelo qui, visiblement, n’apprécie guère l’accord de partage de pouvoir.

En clair, Désiré Ramakavelo appréhende un dysfonctionnement de la nouvelle Transition qui rappelle le, selon lui, le Triumvirat romain. Une mésentente au sommet de la Transition ne pourrait, à ses yeux, que déboucher sur des difficultés.

C’est l’interprétation de l’Acte additionnel signé à Addis-Abeba qui pourrait poser problème selon Ramakavelo. L’essentiel serait de trouver un moyen pour que le président de la Transition et les deux co-présidents puissent accorder au mieux leurs violons. Ce qui n’est pas chose facile, car les belligérants d’hier deviennent, au moins théoriquement, les collaborateurs d’aujourd’hui. 

Le partage de pouvoir a en tous cas désemparé une frange de la mouvance Rajoelina. Laquelle entendait mener tout seul la Transition jusqu’à l’avènement de la quatrième République et, surtout, jusqu’à une élection présidentielle sans Marc Ravalomanana.