Deux anciens PM sur la route du pouvoir ? La HAT sur la défensive

Tantely Andrianarivo et Monja Roindefo Zafitsimivalo ont d’autres points communs que le fait d’avoir été premier ministre. Ce sont deux intellectuels surdiplômés qui ont donné une dimension très technique à la fonction de chef de gouvernement. Le premier a été la tête pensante du régime Ratsiraka, le deuxième a été l’intelligence du régime Rajoelina. Les deux sont des présidentiables en puissance. Il y a de quoi effrayer le régime TGV qui n’a toujours pas trouvé de candidat. Pour l’instant, les indices portent à croire que Andry Rajoelina va se présenter aux présidentielles si le projet de Constitution taillé à sa mesure est validé par référendum.

L’opposition boycotte la campagne référendaire pour le Non. Tantely Andrianarivo et Monja Roindefo sillonnent le pays pour dénoncer le référendum unilatéral de la HAT et le semblant d’accord politique qui l’a précédé. L’ancien premier ministre de la HAT est devenu un opposant à ses anciens alliés. « Les tenants du pouvoir doivent démissionner et proposer leur programme au peuple », critique Monja Roindefo. Il dénonce le lancement de grands projets dans le but de faire de la propagande. « Ce n’est pas le rôle de la HAT de construire des hôpitaux », dit-il.

Pour le président du Monima, le Tsena mora ou la vente rationnée de PPN à petit prix aux défavorisés, relève du tape à l’œil et n’est pas une solution durable. Il met en garde sur l’impact de ce genre d’opération. « Les sommes recueillis par la revente du riz de Tiko ne sont pas entré dans la caisse de l’Etat », a-t-il révélé.

C’est à Toamasina, le fief des Ratsiraka que Monja Roidnefo a fait son grand meeting au grand dam de l’Emmo Reg. L’ancien premier ministre de la HAT s’est inspiré du propos de Napoléon Bonaparte pour motiver la troupe et porte l’habit du héros du mouvement populaire de 2009. « Si j’avance, suivez-moi, si je recule, tuez-moi, si je meurs, pleurez-moi », répète-t-il à la foule. « Le leader doit se montrer la voie, chez nous, celui-ci se met derrière » tance-t-il.

Tantely Andrianarivo n’a pas la même aisance dans le discours. Le candidat potentiel de l’Arema met en avant la continuité de l’Etat, rappelant les grands projets initiés sous l’ère Ratsiraka. Il promet la réhabilitation des provinces autonomes. Il estime que le report des élections, à commencer par le référendum, est incontournable Les pays africains qui traversent une crise politique et une transition ont fait pareil.

Le retour en grâce de cette personnalité de l’Arema à six mois de la date de l’élection présidentielle rend l’autorité de fait nerveuse. Tantely Andrianarivo est empêché par tous les moyens de tenir des meetings. La présence de l’Emmo Reg impuissante devant la foule de partisans et d’opposant lui a été d’une grande publicité.