dimanche , 5 mai 2024
enfrit
Les initiatives des « raiamandreny » du pays et du collectif de la société civile arrivent à point nommé pour une HAT qui a besoin de trouver une solution tout en tournant le dos à la médiation internationale. Rien n’est acquis puisque les nouveaux médiateurs nationaux annoncent que les négociations et la réconciliation doivent avoir lieu.

Dialogue malgacho-malgache de la HAT, quid de la neutralité des médiateurs

Les « Raiamandreny mijoro » et le collectif de la société civile ont le même objectif : réunir les acteurs politiques afin de trouver une  solution négociée à la crise. Ces deux entités bénéficient d’une aura non négligeable même si la récupération politique de la HAT pourrait remettre en cause leur neutralité absolue. Ce qu’il risque d’y avoir est en fait un détournement de la finalité des dialogues à entreprendre comme une démarche de légitimation d’une feuille de route en panne. L’ultime but est le même pour tous : l’avènement de la 4ème République.

Dans leur déclaration, les « Raimandreny mijoro » ont affirmé leur neutralité vis-à-vis des mouvances politiques ou encore des églises, en tant que « raimandreny » qui parlent au nom de la réconciliation et de la vérité. « Il n’y a pas d’autre voie pour sortir de la crise sauf le dialogue à cœur ouvert sur l’avenir de notre pays ». Ces anciens composés d’ex-politiciens, d’hommes d’église et de chefs traditionnels promettent d’organiser une conférence nationale où les propositions de tous seront recueillies.

« Se concerter à Madagascar est bénéfique pour nous malgaches ». Cette conviction des « Raiamandreny mijoro » justifierait le boycott de Pretoria II, d’où la récupération politique de la HAT. L’autorité de fait n’est pas pour autant sortie de l’auberge. « Il faut commencer la réconciliation nationale, discuter l’amnistie et du moyen qu’il faut pour obtenir la reconnaissance internationale », a ajouté le communiqué des « vieux  sages ». Ces derniers disent être prêts à écouter pour aplanir les objets de querelles, soulignant que ce sont les idées qui s’affrontent et non pas les hommes.

 De son côté, le collectif de la société civile est prêt à diriger les rencontres nationales, qu’il s’agisse de dialogue ou de conférence. « Le pouvoir ne va pas s’en mêler mais va juste apporter le financement », reconnaît Aristide Velompanahy. Il essaie de défendre la neutralité du mouvement qui n’est donc pas indépendant. « Il n’y a pas de préalables ni conditions, nous sommes pleinement responsables », dit-il, soulignant que ce n’est pas ce comité qui va apporter les idées mais toutes les force vives du pays. « Nous allons les réunir pour dialoguer, pour faire un débat », a ajouté le porte-parole. 

Les deux organisations issues de la société civile vont apporter une nouvelle plate-forme de dialogue autre que les ateliers de la HAT. Un troisième acteur sera aussi chargé de recueillir les avis des citoyens. Il s’agit du tout récent Conseil consultatif constitutionnel présidé par Florentin Rakotoarisoa dont la mission est d’étudier les suggestions des partis, associations et simples citoyens afin d’écrire une nouvelle constitution adaptée au peuple et non pas aux dirigeants. Les membres de cet organe souffrent de l’étiquette HAT qui les a présentés. Leur qualité d’éminents juristes ne les empêchent pas d’être utilisés pour faire valider certaines idées et certains aménagements dans la loi fondamentale. Le doute reste permis pour les autres mouvances politiques.