mardi , 7 mai 2024
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Après Fetison Andrianirina qui a parlé au nom des quatre chefs de file, le pourquoi pas de Andry Rajoelina, Didier Ratsiraka a émis son souhait de voir l’énième réunion de la dernière fois à Paris. Il refuse la solution de la vidéoconférence et exhorte l’Etat malagasy à mettre la main à la pâte, ou plutôt la main à la poche.

Didier Ratsiraka pressé de résoudre la crise à Paris

L’ancien président Didier Ratsiraka multiplie les interventions en direct sur une chaîne de télévision privée même si l’accès à la TVM ne lui a pas encore été accordé. « Cette crise a trop duré, voici une suggestion : pourquoi ne pas nous rencontrer à Paris avec la présence des médiateurs », s’est-il adressé à l’endroit des autres chefs de file de mouvance politique. L’Amiral propose d’organiser la réunion soit dans les locaux de l’OIF, de l’UNESCO qui sont des organisations internationales.

Didier Ratsiraka préfère encore plus l’ambassade de Madagascar à Paris qui est un territoire malgache. « Je suis pour le patriotisme, pour le nationalisme » a-t-il déclaré. « Ce sera nous quatre – chefs de file de mouvance – qui allons nous rencontrer et faisons à ce que les discussions soient finies avant lundi », poursuit l’Amiral. Il « exhorte humblement » les autres leaders politiques à trouver très vite une issue à la crise, avançant les menaces et les risques qu’encourt le pays comme la décision sur l’éligibilité à l’AGOA le 04 décembre 2009. 

Les médiateurs du GIC avaient déjà proposé la vidéoconférence comme solution afin d’éviter les problèmes logistiques et les dépenses supplémentaires lors d’une rencontre à l’étranger. « Cela ne va pas résoudre le problème, affirme Didier Ratsiraka, nous pouvons bien nous téléphoner ». Il souhaite une rencontre en tête à tête, sans la présence de fortes délégations mais avec un ou deux accompagnateurs pour chaque chef de file. « Est-ce que nous ne pouvons pas payer ce déplacement et nous prendre en charge », se demande-t-il. L’amiral assure que les dépenses ne coûteront pas des milliards. « L’Etat malagasy peut le faire si c’est nécessaire », assure-t-il.

Didier Ratsiraka défend aussi les acquis de sa mouvance et rappelle ce qui a été conclu à Addis Abeba. Le ministère des Finances et du Budget revient à la mouvance Ratsiraka, l’Intérieur à la mouvance Zafy. Les Affaires étrangères et la Justice seront à départager entre les mouvances Ravalomanana et Rajoelina. Ce dernier a déjà eu gain de cause pour le maintien des différents commandements des forces de l’ordre qu’il a nommés, y compris le ministre de la Défense nationale. 

« De mon côté, je n’ai aucun problème », clame Didier Ratsiraka. « Pour les ministères de l’Education nationale, de la Décentralisation, de l’Energie et des mines, il y a un contentieux entre les trois autres mouvances », rapporte-t-il. L’Amiral affirme lui aussi avoir fait d’énormes concessions en ayant accepté ce que les autres n’ont pas voulu mais revendiquant le ministère des Finances et du Budget acquis à Addis Abeba. « Nous n’avons pas de présidence d’institution, le premier ministre qui vient de notre mouvance est de consensus, je me suis écarté de la gestion de la transition », rappelle l’Amiral pour réfuter les insinuations selon lesquelles il veut les premiers rôles. A Paris, Didier Ratsiraka pourrait-il avoir l’avantage du terrain ?