jeudi , 9 mai 2024
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La mouvance Zafy a tenu, mardi, une première rencontre officielle avec ses militants et ses personnalités politiques. Au menu, une explication des résultats obtenus à chaque étape du processus de négociation afin d’éviter toute interprétation erronée. L’occasion a été pour Emmanuel Rakotovahiny, co-président de la transition, de mettre la pression sur les « hommes » responsables afin que tous fassent une concession.

Emmanuel Rakotovahiny veut un consensus rapide entre les quatre têtes de l’exécutif

Les déclarations ont fusé entre les mouvances Rajoelina et Ravalomanana dans le bras de fer arbitré par la mouvance Ratsiraka pour l’obtention des ministères stratégiques et de souveraineté. La mouvance Zafy veut calmer les esprits. « Cesser vos déclarations, il n’y a pas de vainqueurs ni de vaincus », a déclaré le co-président de la transition Emmanuel Rakotovahiny en se référant à la rencontre d’Addis Abeba. « Ces déclarations fracassantes ne vont pas nous mener loin, il y a déjà une lassitude des malgaches », ajoute-t-il.

Le co-président de la transition est confiant quant à la mise en place du gouvernement d’union nationale par les quatre mouvances. Il met les politiciens devant leur responsabilité à propos de l’inévitable sanction de la communauté internationale si les accords de Maputo et d’Addis Abeba n’aboutissent pas. « Est-ce qu’on cherche la mort ou la survie », se demande-t-il. Selon Emmanuel Rakotovahiny, ce consensus à trouver est une question de vie ou de mort pour la population. « Les malgaches vont nous dire, +vous n’êtes pas sérieux, vous prétendez nous diriger et vous n’êtes même pas capables de sortir le pays de la crise+ ».

Selon Emmanuel Rakotovahiny, la solution pour débloquer la situation relève des quatre personnalités à la tête de l’exécutif du régime de transition. « Si nous quatre trouvions le consensus et faisons des concessions, cela va être débloqué », affirme-t-il. L’ancien premier ministre regrette que la réunion du conseil présidentiel entre le président et les deux co-présidents de la transition n’ait pas encore eu lieu. « C’est à Andry Rajoelina de nous convier, pas parce qu’il est le supérieur mais parce que nous autres n’avons pas de bureau et que lui est déjà installé… », souligne-t-il. « Les inviterai-je chez moi », poursuit-il, ironisant presque sur la réticence de la mouvance Rajoelina à mettre à la disposition des co-présidents un bureau dans un bâtiment officiel dont le palais présidentiel d’Iavoloha.

Le gouvernement ne se formera pas tant qu’il n’y a pas de consensus admet la mouvance Zafy. Cette dernière est toutefois optimiste et croit que l’équipe du premier ministre Mangalaza sera connue vers la fin de la semaine. « On peut résoudre la question en une matinée ou en une après-midi s’il y a de la volonté politique », insiste Emmanuel Rakotovahiny. « C’est une question d’homme, les hommes ne veulent faire la moindre concession », concède-t-il. Le co-président de la transition lance alors un appel aux leaders des mouvances. « Ce sera une honte pour Madagascar si l’on venait à faire appel à la communauté internationale pour le partage des ministères », prévient-il. Manoro Régis, le porte-parole de la mouvance Zafy n’est pas aussi catégorique. « On est déjà habitué au GIC (Groupe international de contact), il faudra peut-être son intervention », laisse-t-il entendre.