mardi , 7 mai 2024
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« Inacceptable ». C’est le nouveau leitmotiv du président de la transition entendu dans ses discours et lors de ses rencontres avec les médias quand il évoque l’évolution de la situation politique et les actions entreprises par les trois autres mouvances. Andry Rajoelina défend bec et ongles son pouvoir et ses honneurs de président.

Escalade verbale après Maputo III : Andry Rajoelina blessé dans son orgueil présidentiel

Le président de la transition est monté sur ses grands chevaux après la publication de la résolution de Maputo II, la rencontre qui a réuni les mouvances Ravalomanana, Zafy et Ratsiraka. « Ils ont violé les dispositions de la charte de la transition et de l’acte additionnel, je vais prendre les mesures appropriées », menace-t-il. Andry Rajoelina a une arme qui n’est pas secrète du tout : l’armée. Il affirme avoir discuté avec les commandements des forces armées de la situation politique et des changements susceptibles de survenir après la rencontre entre les trois mouvances. Il consulte aussi certaines personnalités étrangères ou nationales pour prendre conseil sur la suite à adopter.

Andry Rajoelina se montre pourtant catégorique. « Il n’y a plus rien à espérer de ces trois présidents qui ont été reniés par le peuple ou par la loi », dit-il. De la place du 13 mai à Ambohitsorohitra, le discours de celui qui a pris le pouvoir en mars 2009 n’a pas changé. Les accusations à tout va et la campagne de dénigrement continuent contre ceux qu’ils considèrent comme des voleurs. Si les anciens présidents ont détruit le pays durant des années, comme l’affirme Andry Rajoelina, ce dernier en a fait autant en quelques mois. Asphyxié et au bord du gouffre, le pays s’empêtre dans la crise alors que les autorités de fait se complaisent à diriger seules à défaut d’un consensus qui leur convient. « Nous cherchons à obtenir la reconnaissance internationale. A quoi bon si nous mêmes entre malgaches ne nous reconnaissons pas les uns les autres », se plaint Andry Rajoelina.

Le président de la transition a été particulièrement virulent à l’encontre des autres chefs d’institution qui ont envoyé une lettre au gouvernement danois. « Cela veut dire qu’ils n’acceptent pas mon statut de président… c’est une diffamation à l’encontre de la nation et du peuple malagasy », prétend-il. Ladite lettre demande aux autorités danoises de ne pas donner une accréditation à la délégation conduite éventuellement par « monsieur Rajoelina ». « Il n’y a aucun respect », enrage l’intéressé. Il affirme qu’il est le seul habilité à assister à une réunion internationale en tant que représentant de Madagascar. « Il faudra qu’ils changent leur nom et s’appellent Andry Rajoelina pour espérer participer à ces rendez-vous », ironise le président de consensus.

Andry Rajoelina devient encore plus agressif quand il défend ses « acquis ». Il revendique l’exclusivité de la présidence et refuse que le président de la transition fasse partie du conseil présidentiel. Il conteste le statut des co-présidents de la transition, occultant l’éclairage donné par le communiqué qui a accompagné l’acte additionnel de la transition malgache à Addis Abeba. Pour ce faire, il refuse à Fetison Andrianirina et à Emmanuel Rakotovahiny d’investir un palais présidentiel. « De quel droit, de quelle autorité pensent-ils pouvoir affirmer que les deux concernés doivent avoir un bureau à Ambohitsorohitra et/ou à Iavoloha », se demande Andry Rajoelina. « Ils peuvent construire un bureau où ils veulent », a-t-il ajouté. La cohabitation ne se fera pas, du moins pas dans un même palais d’Etat.