mercredi , 8 mai 2024
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Il est venu, il a vu et il a mis en garde. Karl Wycoff, sous-secrétaire d'Etat américain chargé des Affaires africaines n’a pas encore vaincu, c’est-à-dire ramener à la raison l’autorité de fait et les acteurs de la politique malgache afin de mettre en place une transition démocratique. Les Etats-Unis ne reconnaissent pas les institutions transitoires montées par la HAT et ses alliés.

Etats-Unis : ramener le train de la transition malgache sur la voie démocratique

La mission éclair du Sous-secrétaire d’Etat aux Affaires étrangères, chargé des affaires africaines, n’a finalement fait que rappeler la position de l’administration Obama sur la crise politique malgache à l’issue du coup d’Etat militaro-civil du 2009. « Nous appelons toutes les parties à reprendre les discussions afin de trouver une feuille de route acceptable… », a-t-il déclaré. Selon Karl Wycoff, la HAT doit solliciter ce dialogue. « Les détenteurs du pouvoir de fait ont une responsabilité spéciale et une opportunité unique de créer les conditions adéquates pour un processus politique ouvert ».

En attendant le train de la transition de fait avance un comme un TGV, pressé d’en finir avec un régime illégal et non reconnu. Les Etats-Unis viennent d’installer un panneau d’indication et d’avertissement. « Nous considérons que le processus politique actuel comporte un certain nombre de problèmes majeurs, dont la création et le fonctionnement des diverses entités de transition », a réitéré Karl Wycoff. « Les structures et processus politiques que le gouvernement de fait a établis ne sont pas assez démocratiques et consensuels » a-t-il tranché. C’est la première fois qu’un membre de la communauté internationale s’exprime en prenant position sur l’évolution de la crise malgache.

Le temps joue en faveur de cette situation défavorable à la restauration de la démocratie et de l’Etat de droit à Madagascar. Les Etats-Unis estiment qu’il y a urgence. Le réferendum constitutionnel, préparé unilatéralement par la HAT et prévu pour le 17 novembre 2010, risque d’être un point de non retour. Le sous-secrétaire d’Etat américain plaide pour une solution consensuelle, inclusive et durable conformément aux normes démocratiques et établies dans les meilleurs délais.

Mauvais point pour la HAT, les Etats-Unis trouvent que les élections préparées par le gouvernement non-constitutionnel malgache ne sont pas démocratiques… de facto. Pour avoir « une gouvernance constitutionnelle qui  aboutirait à des élections libres, justes et pacifiques », le peuple malagasy est invité « à entreprendre au plus vite un processus démocratique et consensuel ». Logiquement, c’est la plate-forme CNOSC qui est supposée réaliser ce rapprochement. Cette entité de la société civile est reconnue par le SADC, l’UA et le Groupe international de contact.

Les trois mouvances avec qui l’autorité de fait doit trouver un consensus applaudissent la prise de position des Etats-Unis. « La structure de la transition n’est pas encore la vraie, nous avons encore besoin d’un rapprochement entre les parties », confirme Fetison Andrianirina de la mouvance Ravalomanana. Un membre du congrès de la HAT a laissé la porte ouverte pour proposer les dernières miettes aux trois mouvances. « On ne peut plus reculer sur la mise en place des institutions qui sont déjà là, mais il y a encore d’autres institutions prévues ». A moins de confier aux trois mouvances l’ensemble du gouvernement de transition, le lot  de consolation est bien maigre.