jeudi , 25 avril 2024
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Le décret de nomination de Régis Eugène Mangalaza comme étant le Premier ministre de la Transition a été pris un peu à la va-vite. Deux jours après, son prédécesseur occupe encore le palais de Mahazoarivo.

Eugène Mangalaza : Aussitôt nommé aussitôt contesté

«Eugène Mangalaza n’est pas un Premier ministre insurrectionnel » devait soutenir, lors d’une conférence de presse, Tiébilé Dramé, l’émissaire de l’Organisation des Nations Unies au sein de l’équipe de médiation sur la crise politique à Madagascar. Il fallait déjà, deux jours après sa nomination, prendre la défense du nouveau chef du gouvernement, car aussitôt désigné l’homme issu de la mouvance de Didier Ratsiraka a été contesté.

Le groupement pour la sauvegarde de la souveraineté (VMF)  a été le premier à monter au créneau après Monja Roindefo lui-même qui refuse pour le moment d’être destitué.

Pour le VMF, Eugène Mangalaza est le Premier ministre de la communauté internationale mais pas celui de Madagascar. L’image de l’accueil réservé par quelques diplomates étrangers à Eugène Mangalaza, à sa descente d’avion, samedi 10 octobre, est une insulte pour le VMF. Ce groupement radical rejette toute implication de la communauté internationale dans la crise malgache.

Monja Roindefo lui-même a décidé de laisser la Justice trancher sur la question. Le Conseil d’Etat devra bientôt se prononcer sur une requête déposée par les avocats du Premier ministre de la première version de la Transition. 

La requête déposée par Maîtres Tombontsoa Raharijaona et Paul Joseph Rakotoarisoa parle d’un certain « excès de pouvoir » de la part de Andry Rajoelina mais aussi d’une « usurpation de fonction ». Cette requête vise la suspension, puis l’annulation du décret de nomination du professeur Mangalaza comme Premier ministre. 

D’ailleurs, le nouveau chef de gouvernement n’a pas encore de bureau pour le moment. Son prédécesseur, Monja Roindefo, ne compte quitter le palais de Mahazoarivo que lorsque les quatre chefs de file des mouvances politiques signent un accord sur la nomination aux différents postes-clé de la Transition. Pour le moment, des militaires lourdement armés gardent le palais où se retranche Roindefo.