samedi , 27 avril 2024
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Ce n’était pas une signature mais un paraphe, il fallait saisir la nuance entre les deux pour voir clair dans le jeu. Tenté d’adouber le régime de facto de Rajoelina et toujours soucieux de réussir à mettre en place une transition consensuelle et inclusive à Madagascar, le médiateur mandaté par la SADC et la communauté internationale a franchi un pas important mais non décisif pour la sortie de crise.

Feuille de route Simao : un paraphe unilatéral et pas encore de consensus

La cérémonie était officieuse puisque non officielle. Des représentants de la communauté internationale ont fait le déplacement pour signifier leur soutien. La mouvance Rajoelina et ses alliés avec qui la HAT a essayé de fabriquer un semblant de consensus et d’inclusivité ont paraphé la feuille de route qui préconise la mise en place des institutions de la transition et la préparation des élections.

« Nous sommes pleinement satisfaits », a par ailleurs commenté la présidente du parti TGV qui se verrait légaliser son pouvoir durant la transition. La feuille de route vient enfin légaliser le plein pouvoir d’Andry Rajoelina à la tête d’une transition deux ans après le coup d’Etat militaro-civil de mars 2009.

La feuille de route Simao adoube les putschistes et confirme un pouvoir totalitaire et unilatéral. Les autres mouvances devront subir, qu’elles soient à l’intérieur ou à l’extérieur des institutions de transition. Pour que la HAT soit reconnue par la communauté internationale, la mouvance Rajoelina avait besoin de la présence des opposants. Ce qui n’est pas encore gagné.

Le pouvoir quasi divin donné par la feuille de route à Andry Rajoelina est contesté. « Ce sont des pouvoirs exorbitants qui ne serait même pas celui d’un roi ou d’un président élu », a déploré Mamy Rakotoarivelo.

Il fait référence notamment aux prérogatives du président de la transition de fait à désigner le premier ministre, les ministres, les membres du parlement. « Il y a des choses que nous ne pouvons accepter telles quelles, d’ici deux ou trois jours nous allons signer », a relativisé celui qui se rappelle en tant que chef de délégation de la mouvance et SG du TIM.

« Je suis mandaté pour la signature un accord », a affirmé Mamy Rakotoarivelo pour désavouer sur le moment Yves Aimé Rakotoarison qui a paraphé la feuille de route. La présence de la mouvance Ravalomanana à Ivato n’était pas sans ambigüité. Celle-ci n’était pas venue pour la feuille de route.

« La mouvance Ravalomanana est venue pour manifester sa bonne volonté, elle est ouvert à toutes les initiatives qui mène vers une sortie de crise. Cette feuille de route, aussi imparfaite soit-elle va dans ce sens », a-t-il expliqué. Le chef de délégation de préciser : « on a signé la feuille de soutien, nous ne désespérons pas de signer la feuille de route car nous allons apporter nos observations ».

Léonardo Simao « espère que ceux qui n’ont pas encore signé vont changer d’avis ». Rien n’est parfait en politique, dit-il, appelant les parties prenantes à penser à l’intérêt commun et à un compromis. « La crise politique dure depuis des années, impact sur l’économie et au moral de la population », clame le médiateur de la SADC. Il reste optimiste quand à la signature de la feuille de route. « Nous estimons avoir franchi une étape importante », résume-t-il. Le document devrait servir de base commune pour la formation d’un gouvernement et la préparation des élections libres.