mardi , 7 mai 2024
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Les mouvances Ravalomanana et Zafy ne veulent pas signer telle quelle la feuille de route proposée par les médiateurs de la SADC. Les deux parties s’étonnent que le document remis par Leonardo Simao se penche autant en faveur de la mouvance Rajoelina, estimant que même un président de la République élu n’a pas autant de pouvoir. Mamy Rakotoarivelo se demande si la communauté internationale veut vraiment cautionner le coup d’Etat perpétré par Andry Rajoelina en 2009.

Feuille de route Simao : une partialité qui déçoit Mamy Rakotoarivelo

Les autres mouvances proposent, Andry Rajoelina dispose. La feuille de route proposée par l’émissaire de la SADC dote le président de la HAT d’un pouvoir divin dans le cadre d’une transition supposée consensuelle et inclusive. Leonardo Simao a suivi les faits accomplis et les initiatives unilatérales de  la HAT. Le référendum qui a sacralisé le coup d’Etat de 2009 y est pour quelque chose. Et pourtant, la SADC ne reconnaît pas cette république de transition puisqu’elle continue à jouer les médiateurs pour mettre en place une vraie transition. Officiellement, l’utilisation d’un moyen démocratique pour légitimer un coup d’Etat n’amène pas la reconnaissance internationale.

« On a été un peu étonné de la présentation de la feuille de route de la SADC», a lâché Mamy Rakotoarivelo. « Nous avons l’impression que la Communauté internationale est en train de marcher sur la tête (Sic), la feuille de route semble confirmer le coup d’Etat perpétré par Andry Rajoelina », a-t-il martelé. Le chef de délégation de la mouvance Ravalomanana pense que les révélations sur les dessous du coup d’Etat par les militaires qui l’ont fomenté devaient confirmer ce qui était déjà une évidence. « Pourquoi la communauté internationale préconiserait la mise en place d’un régime issu d’un coup d’Etat ? », se demande Mamy Rakotoarivelo. 

« On donne trop de pouvoirs à Andry Rajoelina, de nommer le Premier ministre et les ministres, alors que ces sont les forces politiques qui proposent », souligne-t-il. Tant que les noms ne sont pas cités dans le protocole d’accord, le chef de l’autorité de fait a le plein pouvoir de refuser les propositions, en particulier pour les chefs d’institutions. « Il est aberrant qu’un président qui n’a pas été démocratiquement élu ait plus de pouvoir qu’un véritable président de la République », s’indigne Mamy Rakotoarivelo. Son indignation est partagée par la mouvance Albert Zafy qui veut apporter des restrictions  à ce pouvoir omnipotente du chef de l’autorité de fait dans la version finale de la feuille de route.

L’autre grande déception pour Mamy Rakotoarivelo est que la feuille de route Simao suit le plan Rajoelina pour écarter le président Ravalomanana. « Nous sommes déçus par la non considération du président Ravalomanana, pourquoi ne pas donner un peu de crédit aux 54% des électeurs malgaches qui ont voté pour lui en 2006 », déplore le vrai SG du parti TIM. « N’écartons pas le président Ravalomanana du processus de retour à l’ordre constitutionnel », a-t-il insisté.

La feuille de route Simao est pratiquement celle de la mouvance Rajoelina. L’alliance TGV-UDR s’est empressée à formaliser son acceptation du document. La transition ne considère finalement que le rapport de forces après le coup d’Etat de 2009. Sinon, difficile d’expliquer qu’un parti qui n’a eu qu’un élu municipal peut avoir tout un groupe parlementaire au congrès de la transition.