vendredi , 26 avril 2024
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Revaloriser la fonction publique en révisant le statut général des fonctionnaires, la mesure est nécessaire pour faire face à diverses revendications qui risquent de faire tache d’huile. La volonté politique déclarée du gouvernement de la HAT se heurte à des réalités économiques défavorables. L’alignement de la grille indiciaire des agents de l’Etat coûte de l’argent, bien plus qu’une hausse de 10% des salaires.

Fonction publique : une justice sociale à trouver dans le statut et les salaires

Le syndicat des fonctionnaires démocrates de Madagascar estime que le mal qui ronge les agents de l’Etat n’est pas le seul lot des médecins et des paramédicaux mais de tous les fonctionnaires.  « Le statut général des fonctionnaires est complètement dépassé, c’est pourquoi chaque corps essaie de réclamer un statut particulier », dit un communiqué. Ce syndicat engagé sur le plan politique revendique l’application d’une grille indiciaire unique pour toute la fonction publique. « Il faut égaliser les salaires pour des agents qui ont le même niveau d’études et le même niveau de fonction ». Pour ce syndicat, la revalorisation de la fonction publique ne doit pas être un avantage particulier accordé à des corps car chaque agent de l’Etat a son importance.

Toutes les revendications paraissent légitimes. Les policiers, les militaires, les magistrats et récemment les médecins sont des privilégiés… les autres corps ne le méritent-t-ils pas. La classe et les échelons ne signifient plus le même salaire avec ces régimes particuliers. Par exemple, un instituteur de première classe touche à peine 100 000 ariary alors qu’un policier de même rang que lui gagne 300 000 ariary. Dans la rémunération des fonctionnaires, le salaire brut est très bas par rapport au secteur privé. Les enseignants chercheurs misent sur une indemnité de 800 000 ariary, qui a été rabaissé à 300 000 ariary par la HAT, pour améliorer leur condition de vie.

Les textes datent de la première république et sont complètement dépassés. Certains chiffres n’ont pas évolué avec le temps et sont complètement éloignés de la réalité comme les indemnités de logement ou les allocations pour les enfants à charge. En général, l’Etat augmente les valeurs du point d’indice et c’est aux différents corps de réclamer une augmentation de leur grille indiciaire.

Les médecins ont rapporté leur bataille face aux autorités de la transition même si la victoire n’a pas été totale. Les paramédicaux ne veulent rester sur la touche et clament leur importance dans le fonctionnement des hôpitaux et des centres de santé publics. Les majors, les infirmiers et les sages-femmes sont toujours sur le front et donnent à la HAT un petit délai d’une semaine afin d’examiner et de satisfaire leurs revendications.

Une décision prise en conseil des ministres est attendue pour un statut particulier des paramédicaux, une revalorisation salariale et une indemnité adéquate à la fonction. Les différents corps de paramédicaux promettent des actions d’envergure. La grève générale n’est pas confirmée même si les intéressés promettent de toujours assurer un service minimum.

Le ministre de la Fonction publique, du Travail et des Lois sociales de la HAT a essayé de bloquer les revendications du personnel de la santé mais a fini par céder. Noelson William a promis une révision du statut général des fonctionnaires au lieu de donner un statut particulier à différents corps. Les revendications risquent en effet de faire des émules. Seulement, une telle révision nécessite du temps et de l’argent. Ce dont ne disposent pas en quantité la HAT. Les autorités de fait sont contraintes de céder afin de désamorcer un grave conflit social qui pourrait avoir des impacts politiques. L’utilisation de la force ou de la violence morale par l’arrestation de paramédicaux a eu l’effet escompté mais ne peut être répétée au risque de heurter l’opinion.