jeudi , 25 avril 2024
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La venue du président de la Fédération internationale de football à Madagascar coïncide à un moment où le football malgache est mal en point. L’inauguration des infrastructures financées dans les projets Fifa ou Goal n’arrive pas à effacer la grosse déception de la double élimination des représentants du pays en compétitions africaines. Le bilan sportif de l’équipe du président de la FMF, Ahmad, est loin d’être satisfaisant.

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Ahmad est-il l’homme qu’il faut pour diriger le football malgache. L’homme a des partisans mais aussi des détracteurs. Le bilan extra-sportif plaide en tout cas en sa faveur. Il a réformé l’institution du football dans le pays que ce soit en matière d’organisation que de gestion. « Le football moderne, c’est une affaire de management et de business », avait-il commenté. Il n’en faut pas plus pour attiser la convoitise des autres prétendants à un poste réputé très lucratif. Le président de la FMF a à sa disposition une carte de crédit, peu importe le montant qu’il peut retirer et l’usage qu’il doit en faire, la conclusion est vite faite. Etre représentant de la plus riche et puissante des fédérations internationales est un job de rêve.

Le mandat du président Ahmad a été considérablement rehaussé par le projet Fifa Goal. Parmi les réalisations figure la Maison du football, le siège de la fédération à Isoraka Antananarivo que Michel Platini alors haut responsable au niveau de la Fifa avait inaugurée. Le « pape » du football, le président de la FIFA, fait le déplacement à Madagascar pour inaugurer les infrastructures sportives dont l’institution a financé la construction. Il s’agit du centre national technique sis à Carion, à une vingtaine de kilomètre d’Antananarivo. Le terrain d’entraînement et les installations sportives pour les footballeurs membres des équipes nationales sont prêts à être utilisés. Joseph Blatter sera aussi à Mahajanga pour inaugurer la tribune centrale du stade Rabemananjara. Des représentants de la Fifa avaient déjà fait le déplacement pour baptiser la pelouse synthétique, l’unique exemplaire dans tout le pays.

La puissante Fifa a horreur d’une chose que la politique serve du sport, en l’occurrence du football. La HAT a déjà utilisé l’inauguration du terrain synthétique à Mahajanga pour faire de la propagande. Le ministre du sport par intérim à l’époque avait par ailleurs fait un discours 100% politique louant le jeune président. Avec la venue du président Blatter, Andry Rajoelina sera de nouveau de la partie. De plus, il y a une aide internationale de 400 000 dollars à la clé. Le parallèle avec le contexte politique sur fond de non reconnaissance et de sanction internationale est évident. En tout cas, la FIFA devrait apprécier que le gouvernement de transition ait modifié la loi qui plaçait les fédérations sportives presque sous tutelle du ministère des sports.

Sur le plan sportif, le football malgache est au plus mal. Que ce soit l’équipe championne Ajesaia ou la détentrice de la coupe de Madagascar, l’As Adema, n’a été capable de franchir le tour préliminaire. Il est clair qu’au niveau des clubs, les « professionnels » de l’île de la Réunion surclasse les amateurs malgaches. La qualification des Bareas à la CHAN, la coupe d’Afrique des Nations des joueurs locaux est l’ultime défi pour la FMF puisque la vraie CAN reste un rêve lointain. Les qualités sportives ni les talents des joueurs ne sont remis en cause. L’encadrement et la gestion sportive de la fédération sont pointés du doigt. Le président de la FMF affiche donc un maigre bilan sur le terrain que les autres accomplissements pour le développement du ballon rond sont éclipsés. Pis, les incidents lors des matchs internationaux des clubs ternissent l’image de la fédération. Les spectateurs tananariviens sont prévenus, il y a désormais possibilité d’organiser les rencontres internationale à Mahajanga.