lundi , 6 mai 2024
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A l’occasion du 26 juin et du 50ème anniversaire de l’indépendance de Madagascar, un échange de politesse par voie de courrier entre Nicolas Sarkozy et Andry Rajoelina rappelle le lien historique et familial entre les deux pays, au-delà des aléas politique. La France justifie son intérêt pour Madagascar.

France-Madagascar : des félicitations intéressées réciproques

Monsieur sarkozy connaît le « fihavanana » ! Il l’a dit, du moins il l’a écrit, à vrai dire quelqu’un l’a écrit pour lui. « Je forme le vœu que la crise actuelle puisse trouver rapidement une issue pacifique et consensuelle, conforme aux valeurs malgaches du Fihavanana » a-t-il écrit à Andry Rajoelina qui n’a pas réussi son pari de fêter le 26 juin 2010 avec une nouvelle république et un nouveau président. « Comme l’ensemble de vos compatriotes et des amis de Madagascar, je regrette que la célébration symbolique du 50ème anniversaire de l’indépendance intervienne dans un contexte politique encore troublé », a confié le président français.

Nicolas Sarkozy a adressé ses plus chaleureuses félicitations à Andry Rajoelina et l’ensemble des compatriotes de ce dernier à l’occasion de la fête nationale de la République de Madagascar. Il doit encore se justifier comme l’a fait l’ambassadeur Jean marc Châtaigner qui a honoré de sa présence un défilé militaire boudé par les autres représentants diplomatiques. « La célébration, cette année, du 50ème anniversaire de l’indépendance de Madagascar est pour moi l’occasion de saluer la force et la singularité de la relation entre nos deux pays, qui tiennent beaucoup, et au-delà des aléas politiques, à notre voisinage dans l’océan Indien et à l’importance des communautés malgache en France et française à Madagascar », écrit la plume de Sarkozy.

« Cette relation s’enracine dans une histoire commune », selon Nicolas Sarkozy, non pas par la colonisation mais la participation des hommes malgaches dans l’armée des colonies sous le drapeau français. « J’ai tenu à ce que cet anniversaire particulier soit pour la France l’occasion de rendre hommage et d’exprimer solennellement sa reconnaissance envers les troupes africaines et malgaches qui ont combattu pour sa liberté. Je me réjouis à ce sujet de la participation d’un détachement des forces armées malgaches au défilé du 14 juillet aux côtés de leurs frères d’armes africains et français ».

La mère France reconnaît Andry Rajoelina en tant que « président » de Madagascar, pas de la république mais de l’autorité. Et le fils jubile, heureux et reconnaissant. « Le peuple malgache et moi-même sommes très touchés par vos chaleureuses félicitations… Nous sommes d’autant sensibles à l’attachement de la France à l’avenir de ce pays, en lui apportant soutient et appui quant à la tenue rapide des élections pour l’avènement de la IV République ». La France a renouvelé sa détermination à apporter tout son concours aux initiatives nationales, régionales et internationales visant à régler durablement la crise en cours.
 
Normalement, Andry Rajoelina ne sera pas invité au 14 juillet vu qu’il n’a pas reçu l’invitation officielle 20 jours avant l’événement. Etait-il question pour Madagascar de boycotter le défilé sur les Champs-Elysées ? Non. Et pourtant, « soyez assuré que Madagascar sera présent », écrit Andry Rajoelina. « Le détachement de nos Forces armées malgaches sera honoré de sa participation au défilé du 14 juillet prochain ».

Andry Rajoelina est devenu un bon fils depuis qu’il a déclaré sa non participation à l’élection Présidentielle. Papa Sarkozy a d’ailleurs qualifié cette déclaration de « bonne nouvelle ». Le président français reconnaît un président malgache qui n’a pas été élu et qui « n’a pas été issu d’un processus totalement démocratique », prétextant que le président élu mais évincé n’a pas été l’exemple de la démocratie. Comme s’il était un exemple de la démocratie totale.