mercredi , 1 mai 2024
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Le Groupe international de contact (GIC) a commencé les consultations des acteurs politiques malgaches, jeudi 21 janvier 2010, au Carlton Anosy. L’objectif est toujours de ramener les mouvances sur la table de négociation afin de préparer les élections dans le cadre d’un gouvernement de consensus.

GIC à Antananarivo : le consensus ou l’élection unilatérale en jeu

La venue de Jean Ping, président de la Commission de l’Union Africaine et leader du Groupe international de contact dans la résolution de la crise malgache est attendue pour débloquer la situation sur le plan politique et juridique. La HAT a dû recourir à différentes ordonnances valant loi, voire constitution de la république pour revenir à un schéma d’autorité de fait. Bien que Andry Rajoelina et ses alliés ont renié publiquement toute nouvelle médiation internationale devant ramener au consensus et à la cohabitation, la porte n’est pas définitivement close.

Norbert Ratsirahonana, le conseiller politique de Andry Rajoelina dans le cadre des négociations avec les autres mouvances a donc rencontré les émissaires du GIC. De même, les deux premiers ministres Albert Camille Vital et Eugène Mangalaza ont été entendus dans le cadre de ces rencontres préliminaires. Le co-président de la transition issu de la mouvance Zafy, Emmanuel Rakotovahiny a aussi été reçu par le GIC. Un entretien entre le GIC avec le co-président de la transition, Fetison Rakoto Andrianirina est au programme. Un mandat d’arrêt plane toujours sur le chef de délégation de la mouvance Ravalomanana. Pour le président de la HAT, ses préalables sur le thème de la discussion en sa faveur pourraient l’empêcher de participer directement aux rencontres préliminaires.

Le premier ministre Camille Vital a déjà donné un indice sur la position et les intentions des autorités de fait. Pour la HAT et son gouvernement, il n’y a que les élections comme voie de sortie de la crise qui perdure depuis un an. Le scrutin législatif du 20 mars fait partie d’un calcul politique un peu simpliste et qui a du mal à trouver un fondement légal et encore moins de légitimité. Par une assemblée constituante, la HAT espère éviter l’épreuve du référendum à Andry Rajoelina. Ces députés de la transition seront reconduits dans la quatrième république qu’ils viennent de « constituer ». Bien sûr, les partis politiques et les organismes de société civile n’approuvent pas cette stratégie de la mouvance Rajoelina.

Même les organisateurs de la conférence nationale sous la houlette de la HAT désapprouvent. La mission de cette entité issue de la civile a été arrêtée aux conférences régionales. Elle recommande à la HAT de ne pas organiser cette élection législative contestée. « C’est la conférence nationale, traitant de la Constitution et les autres lois nécessaires, qui doit être organisée en premier », affirme Blanche Nirina Richard au nom du comité de suivi des consultations régionales. Elle marque le désaccord avec la mouvance Rajoelina avançant que ce projet de constitution doit être approuvé par voie référendaire avant de passer aux élections.

Avec une élection unilatérale boycottée par les autres, la mouvance Rajoelina a une chance de régner en maître dans sa 4ème République. Peut-elle pour autant se passer de la reconnaissance sur le plan national et international. En tout cas, la HAT ne cache pas son intention d’avancer vers un semblant de retour à l’ordre constitutionnel pour convaincre les partenaires et les bailleurs de fonds étrangers, promettant un consensus postélectoral ! Le GIC constitue un obstacle à cet unilatéralisme. C’est la crédibilité de l’Union Africaine en matière de médiation et de résolution de crise qui est en jeu.