jeudi , 2 mai 2024
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Le Groupe international de contact n’a pas pris acte du retour à une autorité de fait par la mouvance Rajoelina. Les médiateurs mandataires de la communauté internationale et sous la direction de l’Union Africaine préconisent une application stricto sensu des accords signés entre les quatre mouvances. Le processus de médiation est relancé lentement, donnant au moins un mois de sursis au gouvernement du nouveau premier ministre de la HAT, Albert Camille Vital.

GIC : une transition de consensus pour une élection dans un court délai

Durant la trêve politique supposée, les choses ont évolué à Madagascar. La mouvance Rajoelina en a même profité pour prendre des mesures et des ordonnances pour s’approprier tous les pouvoirs. La réaction très attendue du GIC correspond finalement au souhait des trois autres mouvances et contrarie quelque peu la mouvance Rajoelina. Les médiateurs de la communauté internationale demandent aux parties malgaches de trouver une solution rapide entre les quatre mouvances. Cette solution doit rester dans le cadre des accords signés à Maputo, avec la charte de la transition inclusive et consensuelle, ainsi que de l’acte additionnel d’Addis Abeba. Le GIC demande donc à ce que toutes les institutions de la transition soit mise en place, y compris le gouvernement de consensus et d’union nationale.

Les médiateurs internationaux va faire une proposition aux quatre mouvances politiques, Rajoelina, Ravalomanana, Ratsiraka et Zafy d’ici le 25 janvier, soit à la fin du séjour à Madagascar du président de la Commission de l’UA, Jean Ping. Chaque mouvance aura ensuite deux semaines pour l’étudier. Le gouvernement Vital a donc un délai d’un mois pour continuer à avancer de manière unilatérale. La préparation du processus électoral risque d’être à un stade avancé, à un mois du premier scrutin programmé par la HAT. L’élection législative du 20 mars 2010 pourrait d’être reportée si le GIC réussit à faire revenir les autorités de fait au schéma de Maputo.

D’ici là, la mouvance Rajoelina peut changer les règles du jeu à sa guise. Quoiqu’il en soit, les ordonnances prises à tout va par la HAT n’ont pas vocation à durer dans le temps. Constatant la difficulté d’une cohabitation entre les quatre mouvances, le GIC souhaite en effet à ce que les élections soient organisées plus vite que prévu. De ce point de vue, la mouvance Rajoelina  se félicite d’être suivie par la communauté internationale. Rien n’est moins sûr puisque ce processus électoral ne devrait aucunement être organisé de manière unilatérale.

La phase de cohabitation reste inévitable même si elle risque d’être raccourcie. Ce régime de transition consensuel et inclusif déterminera la date des élections et l’organisation des scrutins. Ce qui n’est pas du goût de la mouvance Rajoelina. « La nation malgache ne peut être contrainte par le GIC ni par monsieur Jean Ping dans la voie qu’elle veut suivre », s’insurge Norbert Ratsirahonana. « Madagascar a la souveraineté de décider du moyen de sortir de cette crise », ajoute le membre de la HAT et conseiller de Andry Rajoelina.

Dans le camp de la mouvance Madagasikara regroupant les mouvances Ravalomanana, Zafy et Ratsiraka, l’on applaudit la position du GIC en faveur de l’application des accords de Maputo et d’Addis Abeba. Les co-présidents de la transition, le premier ministre de consensus, le congrès de la transition, le comité national de réconciliation…seront remis en selle. Réunis au Magro, sur la place de la légalité, la lutte continue pour contester les autorités de fait et l’arbitraire de la mouvance Rajoelina. Maté par les militaires, le mouvement anti-HAT a du mal à sortir d’Ankorondrano. « Madagascar n’est pas Magro, et le mouvement va être déployé dans les régions », dit le député Fidison « Rasomotra ». « Le monde voit qu’il y a une partie des malgaches qui n’accepte pas cette élection – les législatives unilatérales du 20 mars 2010 », insiste-t-il. Le premier ministre Vital a fait une mise en garde sévère contre ces opposants aux autorités de fait.