dimanche , 5 mai 2024
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Malgré les contestations et les critiques, le premier ministre de la transition persiste à rendre effectif le remaniement de son gouvernement. Les ministères rivalisent de célérité pour accomplir les passations de services. La stratégie du fait accompli est une règle pour la mouvance Andry Rajoelina qui se retient de mettre en place les autres institutions de la transition.

Gouvernement de la mouvance Rajoelina : passation express dans les ministères

Le ministre Julien Razafimanazato a été le premier à faire la passation. Reconduit à la tête de l’Education nationale, il a transmis les dossiers du département Jeunesse, Sports et Loisirs à deux jeunes ministres. Pour Virapin Ramamonjisoa, ministre des Sports, la priorité est de clarifier le texte légal régissant les fédérations sportives et relancer la détection des futurs athlètes à la base. Son nouveau collègue, Serge Ranaivo, un ancien DJ et ami de toujours du président de la HAT, hérite d’un portefeuille fait sur mesure, le ministère de la Jeunesse et des Loisirs.

Depuis, les passations se suivent chez les ministres qui doivent confier une partie du département dont ils ont eu la charge. Le nouveau ministre des Mines, Mamy Ratovomalala annonce le renforcement des brigades minières et un nouvel appel aux investisseurs pour exploiter les richesses minières du pays. Cet ancien jeune cadre du gouvernement sous le régime Ratsiraka veut naviguer à vue avec un tableau de bord sur une période de 15 mois, le temps de la transition.

Le ministère des travaux publics a son ministre. Eric Razafimandimby veut construire des routes avec les moyens du bord, sans les appuis des bailleurs de fonds, en trouvant d’autres solutions de financement. Le nouveau ministre des Finances veut quant à lui travailler pour renouer avec les bailleurs de fonds traditionnel. L’expert comptable Hery Rajaonarimampianina, estime pouvoir aider les politiciens pour atteindre ce but.

Lors du premier conseil des ministres avec le gouvernement Monja Roindefo II, la problématique du passage de 22 à 31 ministères a été abordée. Une nouvelle répartition des moyens, des locaux et des fonctionnaires est nécessaire. La question des avantages à accorder aux anciens membres du gouvernement a aussi été abordée.

C’était donc un premier conseil des ministres axés sur les petites choses pratiques. Or, le premier ministre Monja Roindefo avait déclaré que si son « gouvernement de consensus » a été établi dans un très court délai, c’est pour pouvoir ratifier les textes mettant en place les autres institutions de la transition. Selon les accords de Maputo, les instances définies dans la charte de la transition devaient être mises en place trente jours après, soit le 09 septembre 2009.

La mouvance Rajoelina décide donc de ne pas précipiter les choses pour se conformer à la charte de Maputo.  Jacques Sylla attendra pour savoir s’il aura à diriger le congrès de la transition. L’avenir de Rajemison Rakotomaharo à la vice-présidence du Sénat reste en suspens bien que Andry Rajoelina s’est déjà autoproclamé président de la transition. Selon les observateurs, la nomination de ces deux anciens proches de Ravalomanana a été prématurée. Le seul motif étant de renforcer l’impression de consensus du gouvernement, les institutions en question n’existent encore que sur le papier.