jeudi , 2 mai 2024
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Avant même la publication des noms des ministres faisant partie du gouvernement de « consensus » annoncé par Monja Roindefo, les mouvances Ravalomanana, Ratsiraka et Zafy ont condamné l’initiative unilatérale. Elles ne cautionnent pas les anciens collaborateurs qui ont répondu à l’appel de la HAT à titre personnel.

Gouvernement de transition II : les trois mouvances rejettent et dénoncent un faux consensus

Pas de condamnation, pas de caution non plus. Le président sortant Marc Ravalomanana veut bien tolérer que des anciens hauts cadres de son parti, Tiako i Madagasikara et non moins chefs d’institution à l’époque retournent aujourd’hui leur veste. « S’ils voient que c’est ainsi mieux pour le pays, cela ne regardent qu’eux », a-t-il déclaré sur les ondes d’une station privée. Derrière cette tolérance affichée, il y a une petite dose de sarcasme. : «  il y a des choses qu’ils veulent, de l’honneur, de l’argent »

Marc Ravalomanana a réitéré qu’il n’est pas question pour sa mouvance de faire partie d’un pouvoir qui a été pris de force. Il préconise le consensus mais rappelant qu’il a toujours un mot à dire. « J’ai déjà accepté de ne pas faire partie du pouvoir de transition qui sera à mettre en place… cela ne veut pas dire que je ne suis plus le chef de file de la mouvance » a-t-il prévenu.

Fetison Andrianirina, le chef de la délégation de la mouvance Ravalomanana, s’aligne avec la position de son leader. Les anciens membres du TIM qui ont accepté d’intégrer les instances de la transition de la mouvance Rajoelina le font « à titre personnel ». Fetison Andrianirina trouve cependant que la situation est « regrettable », la motivation des concernés encore plus.

Pour Didier Ratsiraka, Andry Rajoelina et Monja Roindefo sont en train de violer la constitution de la transition, faisant référence à la charte signée par les quatre mouvances à Maputo. « C’est un gouvernement unilatéral, de fait accompli, qui n’est vraiment pas de consensus », a-t-il déclaré. Il s’inquiète de l’image du pays et de l’ordre interne quand ceux qui sont censés le diriger ne respectent même pas la loi fondamentale.

L’Amiral ne cautionne pas l’admission d’anciens proches et collaborateurs dans le gouvernement de la mouvance Rajoelina. Il reconnaît que Mamy Ratovomalala a été ministre du temps de sa présidence, tout comme Alain Tehindrazanarivelo est un proche en tant que médecin traitant de son frère. Didier Ratsiraka réfute cependant que l’on associe ses personnes à sa mouvance.

La mouvance Albert Zafy ne lutte pas pour des places, elle ne veut accepter que celles qui proviennent d’un consensus. Régis Manoro pointe du doigt « la fuite en avant » opérée par la HAT. « Il s’agit d’un gouvernement unilatéral de la mouvance Rajoelina… Il n’y a aucune personnalité issue de la mouvance Zafy », a-t-il précisé. Manoro Régis dénonce le débauchage de personnalités pour faire croire à l’existence d’un consensus.

Les trois mouvances s’insurgent contre la tactique de la HAT pour faire croire à un consensus. En recrutant ces anciens collaborateurs des chefs de file, Monja Roindefo pourrait séduire l’opinion par l’ouverture de son gouvernement. Par contre, la bataille sera longue pour convaincre la communauté internationale.