Gouvernement Vital 2 : décryptage d’un consensus unilatéral

De l’équipe du gouvernement Vital I, ils ne sont que neuf à être reconduits. Cette fois, ils sont bel et bien choisis par le premier ministre de la HAT qui n’a pas selon ses dires une carte de membre du parti TGV. Le général n’a pas pris le risque de froisser ses homologues haut-gradés de l’armée. Le comité militaire qui est une institution officielle de la transition TGV a pourtant laissé croire que l’armée ne proposait aucun nom pour être candidat au gouvernement de consensus.

L’alliance entre Rajoelina et l’armée est préservée. Tous les généraux membres du gouvernement sont reconduits à leur poste. Lucien Rakotoarimasy à la Défense nationale, Pascal Rajaonarison à la Santé publique, Herilanto Raveloarison à l’Environnement, Randrianazary au secrétariat d’Etat à la Gendarmerie. Le Lt Colonel Georget Mandehatsara a été remercié. Son fait d’arme d’avoir été parmi les jeunes officiers ralliant Andry Rajoelina lors du processus de coup d’Etat de 2009 n’a pas pesé lourd.

Si la mouvance Rajoelina avait réclamé le maintien des ministres installés sur la place du 13 mai, Camille Vital s’est limité à ceux qui lui semblent indispensables. Ainsi, la ministre du « peuple » Nadine Ramaroson peut continuer la propagande populiste de la HAT. La ministre de la Justice a encore une mission à assurer car les dossiers contre les opposants en particulier la mouvance Ravalomanana ne sont pas tous réglés.

Hajo Andrianainarivelo incarne le supposé technocrate TGV et est appelé à participer aux élections. Enfin, après le satisfecit de la Banque mondiale, le technicien et expert comptable Hery Rajaonarimampianina devient intouchable au ministère des Finances.

Parmi les acteurs de la prise de pouvoir en 2009, l’un des chroniqueurs de la radio Viva qui ont réinventé l’information et le journalisme, Rolly Mercia ou Harry Rahajason dans le civil est récompensé avec le ministère de la Communication. Le pro-TGV Julien Reboza intègre l’exécutif et détrône un proche de Andry Rajoelina au ministère de l’Eau.

Yvette Sylla (Affaires Etrangères) bénéficie de la reconnaissance envers son défunt mari qui a joué un rôle clé dans les événements de 2009. Elle incarne les partis qui sont nés avec la transition pour gagner des « responsabilités » sans aucune légitimité électorale.

Le gouvernement Vital II est un gouvernement de transfuge à défaut d’être de consensus. Mamy Ratovomalala (Mines) est devenu plus un nouveau TGV qu’un ex-Arema. Jean André Ndremanjary (Sports) censé être de la mouvance Ratsiraka a intégré le HPM proche de la mouvance Zafy avant d’être un allié du TGV.

Le cas Pierrot Rajaonarivelo en tant que numéro 2 du gouvernement est une énigme. Le MDN est toujours à cheval entre l’Arema et la mouvance Ratsiraka. Le général Vital est persuadé qu’on nommant le médecin Elysée Ratsiraka, le frère de l’ancien président, au ministère de l’Energie, il fait preuve de consensus.

La mouvance Ravalomanana est censée être représentée par les derniers à être débauchés de leur formation politique. Yves Aimé Rakotoarison n’a pas un CV étincelant mais cela ne l’empêche d’être le numéro 3 du gouvernement chargé des Relations avec les institutions. Il est suivi par Hery Raharisaina (Pêche) et Rina Andriamandavy (Tourisme).

Le faux TIM de Raharinaivo est représenté par Gilbert Ngolo (Enseignement technique), Bary Rafatrolaza (Elevage). Vy Vato Rakotovao est nommé à l’Agriculture non pas pour son BTS Commerce mais du fait qu’il est le SG de ce parti virtuel.

Le consensus façon Vital consiste à diviser pour régner. Le général pro-TGV s’est aussi entouré de personnalités qui lui sont proches comme Eléonore Raharisoa Johasy (Sports). Il y a les habitués du gouvernement comme Ny Hasina Andriamanjato (Postes,Télécommunications et Nouvelles technologies). La nomination de Jean Jacques Rabenirina au ministère instrument de propagande, l’Education nationale, signifierait que l’AVI pourrait rouler avec le TGV aux présidentielles.