jeudi , 18 avril 2024
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Les douaniers travaillant aux magasins généraux d’Antanimena ont relancé leur mouvement de grève déclenché il y a plus d’un mois par l’affaire bois de rose. Des éléments d’intervention de la gendarmerie sont entrés dans les locaux de la douane pour officiellement protéger les employés qui veulent travailler. A l’intérieur, derrière les bureaux, il y avait effectivement des gens. Les grévistes crient à l’imposture. La Direction générale dénonce des abus et porte plainte.

Grève des douaniers : acte II

Mercredi, les gendarmes,  leur kalachnikov automatique à la main, font irruption dans les bureaux de la douane à Antanimena. Ils ont été appelés par la Direction générale pour sécuriser les employés qui ne font pas grève. « Il y a eu des menaces sur des employés qui veulent travailler », rapporte le Directeur général. « Vers 11h, certains grévistes ont cadenassé l’accès à la salle du serveur informatique et enlevé des câblages. Ces agissements sortent du cadre de la grève. La direction générale prend la responsabilité de porter plainte aux autorités compétentes », a déclaré Vola Razafindramiandra.

Les grévistes sont consternés par la présence des collègues qui assurent le service malgré la grève. Landry Randriamady, porte-parole attitré du mouvement, dénonce une imposture en découvrant que les gens qui travaillent derrière un bureau ne sont pas les titulaires des postes. « L’homme qui est en train d’apposer des cachets de la douane sur des papiers administratifs est un chauffeur…  c’est un service de l’Etat et il ne doit pas être fait par n’importe qui », s’insurge-t-il.

Pour Vola Razafindramiandra, l’essentiel est que les magasins généraux d’Antananarivo tournent. « Antanimena s’occupe des entreprises franches, s’il y a encore d’autres pertes d’emplois, le pays sera en difficulté. On ne pourra pas accepter qu’Antanimena ne fonctionne pas, explique-t-il. Si cela arrive,  nous avons déjà pris les mesures selon lesquelles les formalités seront effectuées à Toamasina pour le transport maritime et à Ivato pour le transport aérien ».

La décision de la reprise de la grève, mardi 09 août 2011, a été annoncé la veille par un affichage faisant office de préavis pour les… transitaires. En tout cas, le ministère de tutelle qui est en conflit avec les douaniers n’a pas réagi pour empêcher la tenue de ce deuxième mouvement alors que le premier avait déjà coûté beaucoup d’argent aux opérateurs. Les transitaires n’ont pas été servis durant ces deux premiers jours de grève.

« Nos revendications n’ont pas été satisfaites malgré le PV signé par le ministre », lors des dernières négociations, s’insurge Landry Randriamady, porte parole des grévistes. « Le ministre est censé  donner l’ordre à la direction générale des Douanes afin de mettre en place une commission d’enquête pour éclairer cette affaire de bois de rose », a-t-il précisé.

Les douaniers défendent toujours leur collègue, l’ancien receveur des douanes en poste à Antanimena au moment des faits. « C’est du bois de rose, le receveur, un membre du Congrès de la Transition ou un simple directeur dans une société ne peuvent pas tout faire», se justifie Landry Randriamady.

Persuadés que leur collègue est un bouc émissaire qui est innocent, il est sanctionné pour une responsabilité sans faute, les douaniers mettent la pression sur les présumés commanditaires plus haut qu’un CT au sein de l’appareil de la HAT et plus haut qu’un DAF au sein de l’entreprise spécialiste du transport de marchandises conteneurisées.

A part la révélation de la vérité sur les vrais responsables du trafic de bois de rose et le « dédouanement » de leur collègue, les douaniers grévistes n’oublient  pas les autres revendications auxquelles le ministère des Finances et du Budget de la HAT n’a pas donné suite. Le transfert de la technologie Gasynet est toujours réclamé afin que le contrôle des conteneurs par un scanner soit assuré par le service douanier et non plus par un prestataire étranger. Le statut des douaniers visant à protéger la profession est toujours réclamé.