jeudi , 18 avril 2024
enfrit
La rentrée universitaire a officiellement eu lieu le 01 février 2010. Tout n’est pas encore rentrée dans l’ordre puisque le SECES, le Syndicat des enseignants chercheurs, ronge son mal en silence. En cause, la non obtention de l’indemnité de recherche qui devait être appliquée depuis octobre 2009. Le report du début des cours dans de nombreux établissements serait une grève d’avertissement déguisée.

Grèves de la rentrée : les enseignants chercheurs mécontents

Le nouveau président de l’Université d’Antananarivo prend officiellement sa fonction, le jour de sa passation de service. Cela n’a rien d’extraordinaire sauf que le décret de nomination du Pr Abel Andriantsimahavandy a été rendu public ce 17 février 2010, soit plus de deux mois après son élection. Or, le ministre de l’Enseignement Supérieur de la HAT a déjà convoqué un conseil des présidents des universités avec les six nouveaux élus. Sans le décret de nomination, les décisions prises par ces nouveaux présidents, en particulier en ce qui concerne la rentrée universitaire, étaient incertaines.

La rentrée universitaire avait déjà été reportée au 15 février même si certains établissements ont commencé les cours. Le SECES est devenu méfiant envers le ministère de tutelle qui ne s’engage pas par écrit sur les décisions qu’il prend ou qui adopte une moindre mesure, à l’exemple d’une note à la place d’un arrêté. « Cette rentrée est devenue problématique quand on prend en compte l’éternelle question de la bourse d’études, explique un enseignant. Si on commence les cours, cela veut dire que les étudiants ont droit à une bourse dès que le mois est entamé, peu importe le nombre de jours ».

Sans une décision officielle, en bonne et due forme, le SECES était dans l’incertitude. « Il faut être prudent vu que les finances de l’Etat sont incertaines. Le ministère peut toujours nous reprocher d’avoir commencé les cours en février », se justifie un maître de conférences qui requiert l’anonymat. Il avoue que les enseignants ont d’autres raisons de ne pas rejoindre les amphis. « Nous attendons impatiemment notre bulletin de solde, cela déterminera l’attitude à adopter », confie-t-il. La raison en est que les enseignants ont eu des mauvaises surprises, deux mois de suite au moment de toucher leur salaire.

En décembre 2009, les indemnités de recherche promises et décidées officiellement par le ministère de l’Enseignement supérieur n’ont pas été accordées aux enseignants. Les chercheurs devaient toucher le jackpot puisqu’un rappel de deux mois devait figurer sur la fiche de paie, la décision du ministère étant effective depuis octobre 2009. En tout, cela représente une somme de 2,4 millions d’ariary pour chaque enseignant chercheur. « Certains de nos confrères ont même pris des engagements financiers », regrette notre interlocuteur. « Un responsable au ministère a déclaré officieusement que le SECES n’est pas assez actif vis-à-vis du régime de transition. Apparemment, il ne suffit pas de ne pas aller au Magro mais il fallait aussi servir la cause de la HAT », rapporte-t-il avec un certain humour. « La nomination du premier ministre Vital a tout changé, l’argent qui nous a été destiné aurait été affecté pour motiver d’autres fonctionnaires plus actifs », ajoute-t-il, faisant allusion à l’armée.

Après avoir déchanté au mois de décembre, une deuxième mauvaise surprise attendait les enseignants chercheurs en janvier. Au lieu de l’augmentation de 10% promise par le président de la HAT, c’était plutôt une baisse pouvant atteindre les 100 000 ariary. « Ils ont dit que c’était une erreur et qu’ils vont y remédier dès le mois suivant ». Le doute sur la capacité financière de l’Etat à appliquer une augmentation surprise décidée en janvier en marge d’une loi de finance austère se confirme. Le SECES attend surtout de voir si les indemnités de recherche sont enfin accordées avec les  quatre mois de rappel. Le syndicat sera fixé vers le 22 février, une date à laquelle le début du cours a été reporté. Ce n’est pas une simple coïncidence.