mardi , 7 mai 2024
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La session extraordinaire du parlement de la HAT marque la rentrée politique après une courte période de pause. Le congrès, revanchard après avoir été snobé par l’exécutif sur la question de l’immunité parlementaire, risque de marchander sa bénédiction pour la loi électorale concoctée par le gouvernement TGV.

Guerre froide entre la HAT et son Congrès

Le parlement de la transition a été convoqué par la HAT pour une session extraordinaire afin de voter la loi électorale sur les élections locales qu’elle envisage de tenir en 2011.  Si le Conseil supérieur de la transition présidé par le TGV Dolin Rasolosoa est toujours acquis à la cause du pouvoir transitoire, il n’en est rien au niveau du congrès. Raharinaivo Andrianantoandro s’est montré très critique et ironique à l’endroit de l’exécutif, dans un élan de corporatisme et de solidarité avec les autres membres du congrès. La guerre froide entre les députés non-élus et le président non élu est déclarée.

Tout est parti de l’offensive du gouvernement et de la HAT pour enfoncer le CT Ezéquiel Razafindramaro que ses collègues défendent, convaincu qu’il n’est qu’un bous émissaire et un petit poisson dans le trafic de bois de rose. « Nous respectons la décision de la HAT, nous ne comprenons pas pourquoi on n’a pas les mêmes droits que les députés si le texte voté par le CT et le texte voté par les élus sont de même valeur », martèle Raharinaivo Andrianantoandro.

Convaincu que le pouvoir en place et des personnes dans son entourage ne sont pas exempts de reproche, le CT confirme la création d’une commission d’enquête parlementaire sur l’affaire bois de rose. « Le trafic existe depuis des longtemps, pourquoi ne pas avoir appliqué la loi, seuls les petits poissons sont inquiétés, mais les commanditaires ne sont pas inquiétés ou sont loin de ce pays », insiste le président du Congrès de la transition.

Raharinaivo Andrianantoandro condamne le plan de la HAT qui met le parlement sur le fait accompli en lui soumettant un projet de loi électorale alors que les bases annoncées pour bâtir une nouvelle démocratie, loi sur les partis et statut de l’opposition, n’ont pas été posées.

Le transfuge du TIM met l’accent sur un projet de loi d’amnistie qui est nécessaire avant les élections et que le gouvernement essaie de retarder par des manœuvres de tergiversation. Il s’étonne que la convocation pour voter la loi électorale pour les élections locales n’ait pas été accompagnée d’une convocation pour statuer sur la loi d’amnistie. « C’est une mesure d’apaisement qui conduira à la résolution de la crise avant tout scrutin », a expliqué Raharinaivo Andrianantoandro.  

Les élections unilatérales sont préparées afin de dégager les derniers élus TIM et laisser la voie libre à la mouvance Rajoelina pour préparer le terrain en visant les élections législatives et présidentielles. La HAT tente de faire un tour de passe-passe en l’espace de deux ou trois semaines : faire voter sa loi électorale, faire signer la feuille de route en promettant une arrestation au président en exil Marc Ravalomanana s’il avise de rentrer au pays, occulter la loi d’amnistie et appeler les électeurs aux urnes.

Les élections locales seront un fait accompli qui ne souffrira pas trop de la non reconnaissance internationale. Elles peuvent donc être tentées par un régime unilatéral avant même le retour à l’ordre constitutionnel. La HAT n’y a rien à perdre mais beaucoup à gagner.